Martin, le petit ours qui voyage à vélo
Les BPF d’Anjou et un peu plus
Bonjour !
C'est à nouveau Martin, le petit ours qui voyage à vélo (voir le récit de mon voyage en Corse - gazette n° 16).
Donc après la Corse l'an passé, cette année, je suis parti à la conquête des BPF de la province d'Anjou. En feuilletant la revue Cyclotourisme, à laquelle je suis abonné et que j'attends avec impatience chaque mois, j'ai trouvé une randonnée permanente "Autour de l'Anjou" qui va m'aider dans la préparation de mes parcours.
Les préparatifs ne sont pas faciles à organiser. En plus du détail des parcours, des réservations, je dois pour chaque site que je vais traverser, noter si je dois faire tamponner ma carte BPF, ma carte BCN ou ma carte de Randonnée permanente… dur, dur, pour une petite cervelle d'ourson. En plus, je vais en profiter pour faire quelques crochets dans les départements voisins pour aller glaner quelques tampons supplémentaires. Enfin le jour du départ, après plusieurs contrôles, j'ai bien : mes cartes BPF pour les départements de Maine-et-Loire et Loire-Atlantique, les cartes BCN et les cartes des Randonnées Permanentes, les coordonnées des chambres d'hôtes et les pense-bêtes concernant les curiosités à voir dans chaque village traversé.
Après un long trajet en camping-car, je m’installe au Camping de St-Mathurin-sur-Loire où mon camping-car restera en gardiennage pendant ma boucle de 10 jours. J'arrive sous la pluie. La région connaît de fortes pluies depuis le mois de mai avec de nombreuses crues de la Loire, j'espère que cela ne va pas trop perturber mon itinéraire. Le camping connait un peu d'affluence puisque le camping voisin, situé de l'autre côté de la Loire a les pieds dans l'eau. Ce soir, un groupe de tandémistes fait étape ainsi que quelques cyclos solitaires, le camping bénéficie d'une situation géographique idéale puisqu'il se situe sur le parcours de "La Loire à vélo". La randonnée permanente débute à Angers. Je me rends donc à l’Office du Tourisme pour récupérer l’itinéraire le plus adéquat pour rejoindre Angers. L’hôtesse m'indique un parcours qui longe la Loire et qui emprunte même un bac pour traverser l’Authion (affluent de la Loire). Devant notre air sceptique, elle nous indique que l’utilisation du bac est très facile : il suffit de tirer sur le câble et de toute façon, il y a un "passeur" pour nous seconder dans la manoeuvre. Le bac est à prendre au niveau de l'ancien port de la Chevallerie. Par contre, mauvaise nouvelle : la maison de la Loire est en réfection et fermée au public jusqu’en 2017.
Réveil sous un temps couvert avec du vent. Nous nous dirigeons vers Bouchemaine. Le repérage du parcours la veille, nous permet de trouver rapidement la direction à emprunter. Beaucoup de vélos sur le parcours puisqu'aujourd'hui, dimanche 19 Juin, c'est la fête du vélo en Anjou. Je suis surpris, vu le nombre de participants que l'organisation n'insiste pas davantage sur le port du casque. Il y a autant de types de vélos que de pratiquants : les habitués reconnaissables à leur tenue, les vélos dont c'est peut-être l'unique sortie annuelle, les familles qui profitent de cette occasion pour faire découvrir le vélo à leurs enfants, les couples du dimanche… Des animations tout au long du parcours, y compris des stands de mécanique, attendent les participants.
Après Savennières, je fais un crochet sur l'île de Béhuard. C'est en fait une presqu'île qui devient une île entre deux montées des eaux de la Loire. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, ce charmant village a la particularité d'avoir son église sculptée à même la roche. À midi, pause déjeuner en bord de Loire, à Chalonnes. A partir de là, nous perdons l'itinéraire prévu et empruntons une route avec beaucoup de trafic qui nous amène à Saint-Florent-le-Vieil. Notre point de chute est la chambre d'hôte La Gabelle. Si vous descendez là, pas la peine de faire suivre vos pantoufles, la charmante hôtesse, sitôt la porte d'entrée franchie, vous colle dans les mains une paire de mules. Rapide douche, et nous partons découvrir Saint-Florent (et tamponner notre premier BPF). Point culminant de la ville, le Mont-Glone surplombe la Loire de 50 m. Très belle église abbatiale qui abrite le tombeau de Bonchamps (oeuvre de David d'Angers) et possède une très belle crypte. À découvrir également, le jeu de boules de sable sur le terrain derrière le cloître.
Départ sous la pluie avec pantalon et veste. 1er arrêt à N-D-du-Marillais. Les prés que nous apercevons, sont toujours gorgés d'eau. Arrêt à Champtoceaux où nous devons trouver un tampon pour notre carte de Randonnée Permanente et notre BPF. L’Office du Tourisme est fermé le lundi. Direction la mairie où une charmante employée me tamponne mes cartes BPF et RP et m’indique où acheter pour pique-niquer. Champtoceaux possède beaucoup de vestiges, à noter la porte d'entrée de l'ancienne citadelle entourée de deux tours et le point de vue depuis le Champalud. Le temps est toujours couvert mais il ne pleut plus. Je pique-nique à La Remaudière sous un abri de bus avant de me diriger vers Clisson. En route nous passons devant le prieuré de St-Jean-Baptiste construit pour les pèlerins. Avant d'entrer à Clisson, pause-café à Vallet. L’arrivée à Clisson s’effectue au milieu des camions et voitures et presque dans le brouillard. Direction l’office du tourisme que nous trouvons non sans mal. Il est situé près des halles où nous laissons nos vélos durant la visite du château de Clisson, château médiéval très bien conservé. Après avoir acquis notre tampon, direction le lieudit La Dourie où nous sommes attendus pour la nuit.
Notre hôte nous embarque dans sa voiture (après un verre de muscadet) manu militari, pour nous faire faire un tour de ville commenté en insistant sur l’histoire de la ville et nous montrer les deux cotés architecturaux de la ville : coté Toscan et coté vendéen Il nous montre la stèle marquant le départ du chemin vendéen de St-Jacques-de-Compostelle, l’église de la Trinité, l’église St-Jacques et le jardin La Garenne-Lemmot qu’il ne faut pas rater quand on va à Clisson. Clisson est une ville où le patrimoine demande une journée de visite tant il est riche.
Départ sous un crachin qui nous oblige à réenfiler nos vestes de pluie et je suis à nouveau cantonné dans les sacoches. Je traverse Montfaucon pour atteindre Maulevrier où je pique-nique près de la fontaine Stofflet. J’aurais préféré déjeuner en face au château Colbert mais Christine trouve le prix du menu trop élevé (80 euros). Le gérant du bar où nous prenons le café tamponne notre carte de Randonnée. Arrêt à Somloire pour acheter de quoi diner car notre maison d’hôte à Etusson ne propose pas de repas et il n'y a pas de commerce sur place. La route de Somloire à Etusson est annoncée barrée pour travaux mais nous décidons de passer outre. Effectivement au bout de 2 km, nous tombons sur des travaux mais l’un des intervenants nous laisse passer.
Evidemment nous n’avons pas fait attention à l’adresse exacte et passons devant la chambre d’hôte. Arrivés à Etusson, demi-tour pour revenir sur nos pas (nos roues) sur 3.5 Km !! Je pense que ceux qui se déplacent à pied sont plus attentifs.Départ retardé car l’orage gronde et il pleut. Nous rentrons dans le département des Deux-Sèvres. Pluie fine jusqu’à l’entrée de Montreuil-Bellay . On profite de notre pause déjeuner dans une crêperie pour faire une lessive : enfin le soleil est de la partie, ce qui nous permet de déambuler dans les rues qui entourent le château. Nous nous dirigeons vers Fontevraud. La route est en tôle ondulée, à gauche un camp militaire, à droite une forêt où j'essaie désespérément d'apercevoir des animaux. Le soleil est de la partie ce qui est agréable et rend encore plus beaux les champs de coquelicots. Pause désaltérante à Fontevraud, la serveuse nous prédit du soleil jusqu'à la fin de la semaine. La route qui mène à Turquant présente une descente annoncée à plus de 15%. Je ne sais pas si demain (jour de repos et donc vélo sans sacoche), j’arriverai à la monter. La chambre située dans une habitation troglodytique est très agréable (et surtout très fraîche) et offre un point de vue sur les carrières de tuffeau. Le repas du soir, pris dans un restaurant troglodytique, nous permet de découvrir les spécialités locales en particulier les fouées.
Montreuil-BellayDu soleil dès le lever et finalement, la côte de 15% est franchie sans trop de difficulté. L’abbaye est située sur un parc de 13 hectares. Dans l’Abbaye, quatre gisants de la lignée des Plantagenets : Aliénor d’Aquitaine – Henri II son époux, Richard Coeur de Lion et son fils. Histoire singulière d’une abbaye transformée en prison centrale sur décret de Napoléon de 1804 à 1963.
sur les murs, quelques traces laissées par des prisonniers. Visite du cloitre, grand dortoir, réfectoire… et des jardins. Il fait très chaud et nous alternons, les visites extérieures et intérieures pour nous rafraichir. Nous prenons ensuite le temps de découvrir Fontevraud : l'église Saint Michel où est entreposé l'hôtel en bois de l'Abbatiale, chapelle Ste-Catherine, surmonté d'une lanterne des morts. Nous choisissons de rejoindre Turquant en passant par Montsoreau. Surplombant la Loire, le château semble veiller sur les cyclistes qui suivent le parcours de la Loire à vélo. Christian, qui vient de terminer la lecture des trois mousquetaires, désire que nous trouvions la maison de La Dame de Montsoreau. À l'aide du plan affiché l'entrée du château nous essayons de retrouver la maison, en vain...
Traversée de Varennes-sur-Loire ou j'admire le monument aux morts puis j'arrive à Brain-sur-Allones où devant l'église il y a le chêne centenaire. Au Guedeniau, j'ai aperçu un très joli lavoir et un moulin. Le soleil nous accompagne jusqu'à Baugé où je me pose à proximité du syndicat d'initiative, au pied du château. Le restaurant voisin affiche un menu sympa mais un peu cher, finalement dans le centre-ville (près de la fontaine du roi René), je trouve un menu pour 12 euros (entrée, chili con carne, fromage, dessert + verre de cidre), à Toulouse à ce prix-là, je n'aurais eu droit qu'à l'entrée. Retour au syndicat d'initiative, où je prends des billets pour une visite de l'hôpital et sa célèbre apothicairerie. Je n'ai jamais visité d'apothicairerie et cela change des châteaux et abbayes. L'apothicairerie est impressionnante tant par la collection de pots (plus de 600 pots) que par son mobilier Louis XIII, ce qui justifie son classement aux monuments historiques depuis 1947. Le guide mêle adroitement l'histoire des lieux avec quelques anecdotes sur le contenu des différents pots. La visite libre qui suit permet de découvrir les différentes pièces de l'hôpital : chambre, cuisine et chapelle baroque (lieu de culte des soeurs qui s'occupaient des malades). Il fait très chaud et il me tarde de me doucher mais nous mettrons plus d'une heure pour trouver la chambre d'hôtes.
Très nuageux au départ. Le trajet que nous avons fait hier depuis Baugé (hormis les tours et détours) pour rejoindre notre chambre d'hôtes nous évite de revenir sur Baugé. L'inconvénient est que notre trajet est différent de celui prévu et nous empruntons une route qui est une longue ligne droite où les voitures roulent à vive allure. Vivement que l'on trouve une route un peu plus calme. Rapide arrêt à Durtal, le temps d'acquérir mon tampon à l'office du Tourisme et de photographier le château. Direction Morannes que je rejoins sous un ciel toujours incertain mais sec. Arrêt dans l'unique épicerie ouverte pour acheter de quoi me sustenter et je me pose les pieds presque dans la Sarthe pour déjeuner. Le coin est très agréable, le seul bémol étant les grenouilles qui font beaucoup de bruit, heureusement le temps ne prête pas à la sieste. Je termine mon déjeuner au café qui fait également office de tabac, presse et carte de pêche avant de rejoindre l'hôtel (qui est une ancienne chapelle transformée en hôtel). Après la douche, direction le camping municipal pour la lessive.
Le château de DurtalLe soleil est déjà levé quand nous quittons Morannes. L'itinéraire est très agréable malgré un profil un peu en tôle ondulée. Chenillé possède un très joli pont près du moulin Brouin et également un joli château. Des travaux dans le centre de Chambellan, nous obligent à descendre du vélo avant d'atteindre l'Hôtellerie de Flée où nous nous posons à l'ombre d'un saule pleureur. J'ai omis de vous dire que le soleil enfin présent, nous oblige à acheter de la crème solaire. À Pouancé, aucun moyen de nous restaurer un dimanche soir. Heureusement, notre hôte nous informe qu'il y a la kermesse de son fils et qu'il y moyen de se restaurer sur place. Après notre installation et un brin de toilette, nous nous dirigeons au son de la musique vers le château où la kermesse se tient dans la cour. Très joli site que nous rejoignons à pied en longeant un étang. Au programme, repas très "diététique" : galettes avec saucisses, crêpes sucrées et cidre pour accompagner l'ensemble. La kermesse propose de nombreuses attractions, le jeu du rampeau nous tente mais il y a beaucoup d'attente avant de pouvoir jouer. Nous nous abstenons de participer à la tombola où le gros lot est un cochon !
Au grand plaisir de Christian, premier petit déjeuner où nous disposons de miel. Cap sur Chateaubriand qui n'est pas un site répertorié sur note Randonnée Permanente, mais sa proximité nous a influencé pour aller faire un crochet et ajouter un site BPF à notre collection. La partie du chemin sur la voie ferrée est digne de la rigole du Canal du Midi, je descends du vélo alors que Christian persévère à pédaler (rira bien qui rira le dernier). À Chateaubriand, l'Office du Tourisme est fermé. Le buraliste installé à côté (habitués aux cyclotouristes), nous devance en nous demandant si nous voulons un tampon et nous souhaite bonne route. Quelques photos du château plus tard et munis de notre pique-nique, nous nous dirigeons vers la carrière des fusillés dont nous avons fait le but de notre visite (si vous devez faire une seule chose à Chateaubriand, il faut choisir de se rendre sur ce site tant empreint d'histoire). C'est là que se trouve la carrière dite carrière de la Sablière où 27 otages dont Guy Môquet furent fusillés par l’armée allemande, le 22 octobre 1941, sur ordre du Führer Adolf Hitler, en représailles de la mort du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz, tué deux jours plutôt par de jeunes résistants français. Ce site classé monument historique est un lieu de souvenir et d'histoire, la lecture de la copie de la lettre de Guy Môquet adressée à ses parents est un moment très fort.
Pause déjeuner sous un abribus à Juigné-des-Moutiers. Il ne pleut pas encore mais de nombreux nuages se profilent à l'horizon. A Challain-la-Potherie, que nous atteignons rapidement grâce à un petit vent dans le dos, nous sommes surpris par la présence d'un château non répertorié dans nos notes. Le propriétaire du café où nous nous installons et qui semble avoir tout son temps, nous refait l'histoire du château. Actuellement, il appartient à une famille américaine ce qui le ravit car cela permet de l'entretenir. Pas de visite possible ce jour, car il est réservé pour un mariage. Notre homme, nous indique qu'en prenant le sens interdit (autorisé aux piétons et cyclistes mais emprunté également par des voitures, selon ses dires), nous pouvons admirer l'autre façade du château avec ses jardins. L'arrivé à Candé s'effectue sous des gouttes éparses. Candé est une très belle ville dans laquelle on peut admirer les maisons de schistes, la très belle église Saint-Denis (en réfection) et les cadrans solaires.
Nous prenons la direction de La Cornuaille. Le vent dans le dos nous permet de battre notre record de vitesse. À La Cornuaille, la mairie est fermée, pourtant il faut trouver un tampon pour notre Randonnée Permanente, heureusement nous trouvons l'épicerie qui en possède un. Avant notre départ ce matin, nous avions pris rendez-vous avec M. Janus, responsable de la Randonnée Permanente, qui nous proposé de venir à notre rencontre pour nous aider à traverser Angers et connaître notre ressenti sur les itinéraires proposés. Le rendez-vous a été donné entre Le-Louroux-Béconnais et St-Clément. Nous le retrouvons à la sortie du Louroux. Grâce à lui, nous allons bénéficier de commentaires sur tous les lieux que nous traversons. À l'entrée d'Angers, nous sommes rejoints par Julien l'un de ses collègues de club qui nous accompagnera jusqu'à la sortie d'Angers. À Saint Mathurin, un dernier tampon nous permet de valider notre carte BPF du 49 et donc de la province Anjou. Nous fêterons tout cela ce soir dans un restaurant.
Initiation aux mystères de la boule de fortJournée de repos qui va nous permettre de mettre de l'ordre dans nos cartes et de ranger un peu. Après la sieste, nos pas nous conduisent au local du club des boules de fort. Une partie est en cours mais l'un des membres à qui nous demandons l'autorisation de pénétrer dans la salle, nous laisse peu de temps pour suivre la partie : il tient à nous expliquer tout le fonctionnement de son club. Le jeu de boule de fort se joue sur une piste de 25 x 6 m incurvée et tout l'art du jeu est de faire parvenir les boules (en bois cerclée de fer, mi-plates) près du maître. Les tirs étant les points les plus impressionnant car très technique. C'est un jeu où les joueurs sont munis de pantoufles et qui se jouent dans le calme, cela change de nos parties de pétanques du sud. Ainsi s'achève notre quête des BPF de l'Anjou conjuguée avec la randonnée permanente "Autour de l'Anjou". Les itinéraires proposés par la randonnée, nous ont permis de traverser de jolis villages angevins et d'emprunter des routes avec peu de circulation, ceci malgré certains passages hasardeux de la Loire à Vélo, conséquence de la mauvaise météo des jours précédents.
Martin, Christine TEULIER et Christian OLIVE - AMVC Esperazanais