La Gazette du BPF

n° 16 – printemps 2016

Les 6 BPF de Corse avec Martin, par C. Teulier et C. Olive

martinJe m’appelle Martin et je suis allé en Corse avec Christine et Christian à la quête des 6 sites BPF. J’ai effectué deux circuits : un
circuit itinérant au nord et un circuit en étoile au sud à partir de Porto Vecchio. Voyage réalisé du 13 au 25 Juin 2015. 599 Km – 13 414 m de dénivelé. Les préparatifs Arrivé à Bastia, je suis allé à Ponte Leccia pour passer la nuit à l’hôtel Eco Lodge Ascosa qui a accepté de nous garder notre voiture durant notre première boucle. Nous préparons les vélos et malgré une pré-organisation méthodique à Toulouse, cela nous prend une bonne heure. Enfin tout est prêt (ou presque) pour demain.

 

Etape 1 : Ponte Leccia – Corte – Défilé de Santa Regina – Calacuccia – 50 Km – 1373 m de dénivelé.

Un-ingénieux-robinetNous quittons Ponte Leccia direction Corte en empruntant une route avec beaucoup de circulation mais souvent un semblant de piste cyclable nous permet de ne pas rouler trop près des automobilistes. Le parcours est un peu en tôle ondulée pour atteindre Corte, nous devons traverser un tunnel, je n’y vois rien.
A l’arrivée à Corte, direction une presse où j’obtiens mon premier tampon Corse. Ouah !! A la sortie de Corte, la route grimpe puis redescend jusqu’à Castirla et je m’arrête à la chapelle San Michele pour pique-niquer. De très belles peintures ont pu être restaurées et dans le cimetière attenant, beaucoup de tombeaux qui ressemblent à de petites maisons. Je descends jusqu’au pont de Castirla et prend à gauche vers Calacuccia. J’ai franchi le Golo et j’en conclus que comme il y a un barrage à Calacuccia, nous devrions suivre le Golo et donc ne pas trop monter. Sauf que c’est l’inverse qui se produit : nous allons monter pendant près de 15 Km dans le défilé de Scala di Santa Regina. C’est une route très étroite où les voitures ont du mal à se croiser.

Aussi les bus et camions signalent leur présence à grands coups de klaxons qui me font sursauter.

Il faut très chaud. Heureusement, nous trouvons une fontaine d’eau très fraiche pour remplir les gourdes. L’eau s’écoule par une cavité à la sortie de laquelle quelqu’un a placé une feuille qui permet de réguler le débit très faible.

 

Etape 2 : Calacuccia – Albertacce – Col de Vergio – Evisa – 33 Km – 777 m de dénivelé.

Col-de-VergioAujourd’hui, j’ai voyagé dans la sacoche. Il a beaucoup plu et nous avons même eu droit à un orage pour monter au col de Vergio. Nous avons été obligés de nous arrêter pour nous abriter mais nous étions quand même drôlement mouillés. Il n’y a avait pas un seul cabanon pour se mettre à l’abri, seulement des arbres qui laissaient passer les gouttes. Et tandis que j’essayais de m’abriter sous les arbres, des cochons sont venus voir ce qui se passait. L’orage s’est un peu éloigné et nous sommes repartis mais il continue à pleuvoir et nous sommes obligés de nous arrêter à nouveau. Enfin j’aperçois un panneau  » Hôtel à 1.5 Km » mais finalement il y a au moins 3 Km avant de voir l’hôtel du col. Tous les randonneurs sont aussi mouillés que nous, il y a des sacs à dos au sol et des chaussettes étendues un peu partout. Une omelette au brocciu accompagnée de fromage corse me réchauffe un peu. Voilà le moment de repartir, le serveur nous indique que le sommet du col était à 3 Km et nous conseille de rester très prudents dans la descente à cause de l’eau. Il y a beaucoup de brouillard… j’ai failli ne pas voir la stèle au sommet du col.

Evisa est un grand village. A l’hôtel, des randonneurs aussi mouillés que nous tentent de faire sécher chaussettes et chaussures. Nous faisons de même avec nos affaires.

 

Etape 3 : Evisa – Ota – Piana – Porto – 46 Km – 1418 m de dénivelé.

Nous quittons Evisa sous la pluie. Heureusement c’était en descente, mais il faut faire attention surtout qu’il y a des vaches sur la route. Nous traversons les gorges de Spelunca, c’est très impressionnant. Nous quittons la route pour emprunter une route sans bitume pour rallier Ota, village classé UNESCO que nous apercevons à notre droite. Nous traversons la rivière Porto en empruntant un pont génois.

Durant la montée vers le village, nous essuyons à nouveau une très très grosse averse qui nous oblige à nous arrêter juste à l’entrée du village. C’est un vrai déluge qui s’abat et la route est rapidement transformée en petit torrent. Nous sommes cependant obligés de remonter sur nos vélos. Nous rentrons dans un bar/restaurant, ils sont en train d’éponger leur terrasse car l’eau s’infiltre partout. Christine quitte sa veste de pluie et toute l’eau accumulée de sa capuche se répand sur le sol que la propriétaire vient d’éponger. La dame n’était pas très contente…. elle ne reste lui reste plus qu’à repasser la serpillière. Nous buvons une boisson chaude et prenons un gâteau (presque obligés au vu de ce que vient de faire Christine). Pendant que nous buvons, la dame surveille avec des jumelles la montagne en face : de grosses cascades se sont formées et des véhicules sont arrêtés sur la route que nous venons d’emprunter pour descendre d’Evisa, peut être un éboulement ? Mais il nous faut poursuivre notre route, la pluie a un peu cessé et nous descendons vers Porto. A Porto, direction Piana pour aller récupérer un nouveau tampon. La montée est dure. Evidemment, nous avons eu droit à une nouvelle douche. Christine s’abrite sous un arbre avec un cycliste anglais, alors que Christian qui a pris de l’avance est devant. Chacun se demande si l’autre a pu trouver un abri (d’autant plus que Christine a les deux vestes de pluie). Il fait même quelques coups de tonnerre mais le cycliste anglais rassure Christine en disant que cela ne va pas durer. Enfin la pluie cesse et nous pouvons atteindre Piana presque secs. Nous nous rendons immédiatement à l’office du tourisme pour acquérir notre second tampon. Quand nous traversons Piana, notre cycliste anglais (qui était sous le même arbre que Christine pendant l’orage), sort d’un bar pour nous saluer. Après un sandwich, nous redescendons vers Porto en admirant les calanques de Piana.

 

Etape 4 : Porto – Col de la Croix – Col de Palmarella – Galeria – 51 Km – 1277 m de dénivelé.

Des orages sont annoncés pour la fin d’après-midi à Galéria aussi nous quittons notre hôtel tôt. .. à 8h15 nous sommes déjà sur le vélo. La route grimpe de suite pour quitter Porto, le point de vue sur le golfe de Porto est magnifique et la luminosité rend la mer très bleue. Légère descente avant de traverser le village de Partinello où nous achetons des bananes et chocolatines. La patronne nous informe que le col de la Croix n’est pas loin et qu’à la vitesse où nous roulons nous serons à Galéria bien avant l’orage. Nous commençons l’ascension du col de la Croix et pouf Christine déraille en voulant changer de plateau. Beaucoup de monde au col de la Croix. Ensuite direction le col de Palmarella que Christine dans ses prévisions a annoncé 374 m à une distance de 31 Km. Elle s’est un peu trompée, puisque le col est à 405 m et à plus de 34 Km.. Beaucoup de monde également à ce col qui me saluent « Allez l’ours », ils ignorent que je m’appelle Martin.

Nous mangeons un peu et enfilons les blousons pour descendre sur Galéria. Nous arrivons au gîte trop tôt : jusqu’à 16 h, ils font la sieste, mais l’hôtesse nous permet de déposer nos affaires et les vélos. Nous prenons nos maillots de bain et direction la plage. Sur la page, devinez ce qu’il y a : des vaches ! Oui des vaches, non elles ne se baignent pas, elles sont allongés, je crois qu’elles bronzent. A 16h, nous sommes de retour au gîte. La dame a terminé sa sieste et nous a installés dans un dortoir de 6 places que nous partagerons avec des randonneuses.

 

 

Etape 5 : Galéria – Calvi – Lumio – Ile Rousse – 61.6 Km – 888 m de dénivelé.

Nous empruntons la route de Calvi qui longe la côte. Bien que le bitume soit moyen, nous apprécions beaucoup cette route à cause des nombreux points de vue. Il fait très très chaud. Nous apercevons les vestiges de San Quilico. Au sommet de la dernière côte, (près du sémaphore), nous rencontrons un couple de Québécois. La descente vers Calvi est sympathique même si c’est un peu en la tôle ondulée. Nous arrivons à Calvi où il fait très chaud (28° annoncé à une pharmacie), nous achetons un sandwich et visitons la citadelle.

 

Nous partons à la recherche de l’église Sainte-Marie Majeure toute rose et dont l’intérieur est rond. Après Calvi, nous empruntons la grande route pour rejoindre
L’île rousse. Nous avons hésité entre cet itinéraire (plus court) et passer par l’intérieur (plus long et avec plus de dénivelé). Les expériences des autres cyclistes sur Internet déconseillaient de rouler sur cette route. Il y a effectivement beaucoup de circulation mais il reste de la place en bordure de route pour les vélos. Au sommet d’une côte, le village de Lumio qui mérite vraiment une halte. Nous pénétrons dans le village dont le centre n’est accessible qu’à pied. C’est un ensemble de petites ruelles auxquelles on accède en empruntant des escaliers. Après une petite collation, nous repartons en direction de
L’île Rousse que nous atteignons toujours sous la chaleur.

 

 

Etape 6 : Ile Rousse – Saint-Florent – Patrimonio – 50.8 Km – 785 m de dénivelé.
Beaucoup de circulation jusqu’au carrefour de Lozari où nous prenons la direction de Saint-Florent après nous être arrêtés pour acheter des fruits. Nous entamons la montée vers Bocca di Vezzu en traversant beaucoup de végétation, plusieurs pauses pour nous désaltérer et admirer les paysages qui s’offrent à nous. Arrivés au sommet, une vue sur le désert des Agriates . Pendant les photos, deux messieurs s’approchent de nos vélos pour voir comment nous sommes équipés. Ils nous demandent si nous avions monté le col …non, non on nous a hélitreuillés ! Il y en a qui posent de ces questions des fois. Nous pédalons sur ce plateau pendant 10 Km, avec de nombreuses pauses photos.

La route descend vers Saint-Florent. Nous faisons une halte pour remplir nos gourdes près d’une fontaine où une muse veille. Nous mangeons nos sandwichs près d’une plage de Saint-Florent, il fait très chaud. Nous prenons le café en ville où nous payons 3,50 euros la bouteille d’eau ! Puis direction Patrimonio, nous avons un léger vent de face et il continue à faire très chaud. L’hôtel « La Palma » que nous avons choisi pour notre nuit est situé à l’entrée du village, au rond-point de la route qui va vers Nonza. Après la douche, nous montons dans le village, pour apercevoir la statue menhir « U Nativi » datant du VIII iéme siècle av JC. Un motif étrange en forme de T est gravé à l’emplacement du sternum, tandis qu’une ligne horizontale souligne les côtes inférieures. Nous nous dirigeons vers l’église. Très bel édifice imposant qui hélas ne se visite pas. Ce soir, je vais goûter le vin de Patrimonio qui parait-il est bon.

 

Etape 7 : Patrimonio – Nonza – Patrimonio – Oletta – 44,6 Km – 1115m de dénivelé.
Ce matin, le temps est un peu couvert. Nous laissons nos sacoches à l’hôtel pour monter à
Nonza , nous sentons que nous sommes plus légers : moins d’une heure pour arriver à Nonza.
Coup d’oeil rapide à l’église rose et à la plage. Nous ne descendons pas jusqu’à la fontaine de
Sainte-Lucie car nous l’avons déjà vue en 2009. En descendant, nous avons aperçu le couvent
de Saint-François et la plage Farinole avec sa tour génoise.

 

Comme nous n’avons pas de nouvelle de l’hôtel d’Oletta, point de chute de ce soir, nous empruntons l’itinéraire le plus rapide pour nous y rendre : direction Saint-Florent. Nous empruntons une petite route qui passe devant l’ancienne cathédrale de Nebbio. Cette route est très agréable, le revêtement moyen mais je crois que sur 9 Km nous croiserons seulement 2 voitures. Nous passons à proximité d’une chapelle dont il ne subsiste que les murs et le clocher. Nous traversons Poggio d’Oletta et atteignons le village d’Oletta. Nous trouvons l’hôtel. A nos appels, une dame se présente et nous dit que cela n’ouvrepas avant 16h… évidement nous sommes en Corse. Le village est typique corse avec des ruelles, de nombreux escaliers et des fontaines. L’église est fermée alors qu’il y a un triptyque à voir.
Nous retournons à l’hôtel, où la dame nous informe que son mari vient de se lever (il n’arrête pas de bailler) et qu’il peut donc s’occuper de nous. Il parle beaucoup et critique l’association qui s’occupe de la gestion de l’église care elle est toujours fermée : même le jour de Pâques, après la procession dans le village, la porte de l’église était soit disant fermée !

 

 

Etape 8 : Oletta – Murato – Linto – Ponte Leccia – 47.5 Km – 1363 m de dénivelé.

Trophées-de-chasse

A la sortie d’Oletta, nous grimpons jusqu’au col de San Stephano puis faisons une halte à l’église de Murato . La légende dit que l’église a été bâtie par des anges. Nous continuons à monter jusqu’au col de Bigorno. Nous croisons un seul véhicule qui nous dira « Chapeau ». Beaucoup de motos nous doublent. Enfin le sommet est en vue mais il reste encore 2 Km pour l’atteindre. Nous entamons, la descente, la route n’est pas très bonne (pour ne pas dire même mauvaise à certains endroits), et nous devons rouler avec prudence. Halte à Bigorno. Puis direction Linto. Nous nous attablons devant un café mais suite à une coupure d’eau, on ne peut pas avoir de café. Nous nous rabattons sur une Orezza à la menthe. Nous continuons notre trajet. Nous apercevons, sur la gauche, des peaux de sangliers exposées sur des piquets (qui indiquent, selon la tradition locale, que des chasseurs ont abattus de sangliers sur ce territoire).

 

 

Etape 9 : Ponte Leccia – Piedicroce – Ponte Leccia – 69.5 Km – 1818 m de dénivelé.

Ouah là là, ça a été dur aujourd’hui ! Heureusement, nous n’avions pas les sacoches. D’abord il a fait très chaud et puis ça n’arrêtait pas de monter alors que personne ne l’avait prévu. En fait, je suis monté jusqu’au col de Prado (985 m). A la sortie de Ponte Leccia, nous avons grimpé jusqu’au village natal de Pascal
Paoli, Morosaglia. Là, nous avons voulu prendre de l’eau à une fontaine mais un monsieur nous a dit qu’il ne fallait pas en boire : l’eau potable est à la fontaine située à la sortie du village. Nous grimpons jusqu’au col pour ensuite entamer la descente vers Piedicroce, beaucoup de cochons sur la route. Avant Piedicroce, arrêt au couvent de Saint- François qui est un site rempli d’histoire. En 1790, Pascal Paoli y rencontra Napoléon Bonaparte. Transformé en dépôt de munition, il a été détruit par les Allemands.

 

 

Etape 10 : Porto Vecchio – Zonza – Porto Vecchio – 69.7 Km – 1714 m de dénivelé.
Partis de Porto Vecchio nous montons jusqu’à l’Ospedale. La pente est régulière, mais dans le village, il y a trois virages pentus. L’épicier nous a dit que cela faisait entre 9 et 10%. Puis nous arrivons sur le plateau où se situe le grand barrage de l’Ospedale. Le site est magnifique et invite à la sieste mais ce n’est pas le moment.

La route redescend un peu avant de remonter jusqu’au Bocca d’ Illarata. Ensuite descente vers Zonza en passant devant le site de la cascade de Piscia di Ghjaddu :
ses chutes d’eau déferlent sur plus de 70 mètres de haut. Beaucoup de monde à Zonza . En déambulant, nous croisons un couple qui nous a dit que
nous avançons vite car ils nous ont doublés plusieurs fois. Après visite de l’église, nous empruntons le même itinéraire pour retourner à Porto Vecchio
avec de très beaux points de vue sur le golfe de Porto Vecchio.

 

Etape 11 : Porto Vecchio – Bonifacio – Porto Vecchio – 72.3 Km – 886 m de dénivelé.
Beaucoup de circulation pour se rendre à Bonifacio en passant par Figari, heureusement la vue sur la mer compense la circulation . A Bonifacio, nous montons jusqu’à la citadelle où à l’office du tourisme nous validons notre BPF de la province de Corse. Nous déambulons dans les rues et pouvons apercevoir le rocher dit le « grain de sel ». Evidemment, il ne faut pas aller à Bonifacio sans descendre l’escalier du roi d’Aragon (187 marches) qui permet presque de rejoindre le niveau de la mer.

La vieille ville est très animée tout autant que le port où nous prendrons un sandwich et des billets pour revenir faire une sortie bateau jusqu’aux îles Lavezzi.
Nous décidons de rentrer par la nationale, au vue de la circulation de la matinée cela ne peut pas être pire et autant prendre l’itinéraire le plus court. La fin de notre séjour se déroule à proximité de Pianotolli Caldarello où nous passons une semaine les pieds dans l’eau.

Texte et photos : Christine TEULIER & Christian OLIVE – VC Espérazanais.

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