Les BPF des Ardennes

C’était en octobre 2004. A cette époque, il n’y avait ni virus, ni gel, ni masques, et Jean-Louis VILLENEUVE avait pu parcourir à sa guise le département des Ardennes (Province de Champagne) pour y faire apposer les 6 coups de tampons réglementaires, au cours de trois étapes rondement menées.

 

ÉTAPE 1 : CHARLEVILLE-FUMAY-CHARLEVILLE 122 km, D=1450m

Le départ est frisquet et le ciel opaque : un petit 4° seulement. La traversée de Mézières  et de Charleville traîne en longueur : la Meuse est très présente. C’est une belle agglomération, la seconde en particulier dotée de larges avenues et de cette place ducale que je ne découvrirai qu’à mon retour.

Charleville-Mézières, la place Ducale. © H. Dunan.

Après un raid sud-nord traversier, je butte sur le fleuve que je longe non loin du musée Rimbaud construit dans un ancien moulin aux rives accueillantes. L’accès à la D1 est bienvenu bien que je doive me soumettre à une première grimpette. La banlieue est étendue et la circulation encore dense ; j’apprécie la piste cyclable qui redescend vers la vallée : le soleil se fait timide au dessus des monts forestiers. A Nouzonville et son élégant château Crepel, je traverse la Meuse près de son confluent avec la Goutelle. Je débute alors ma première longue ascension, passant au lieu dit Solferino. Les hauteurs sont nappées de brume. La profonde vallée est occultée par des bas côtés boisés. Je grimpe sur un belvédère pour la découvrir, mais elle s’est aussi revêtue d’un voile pudique. La pente régulière à 5% se mue en faux plat alors que je longe une lagune et son aire aménagée. Le brouillard s’épaissit peu avant mon arrivée au col du Loup (380m). En voici un aimable à conquérir du moins dans cette « version ».

En effet après un faux plat au cœur d’une forêt riche en essences diverses nappée de brouillard, la descente vers les Hautes-Rivières et la jolie vallée du Semoy, se déroule sur 3 kms à 8%. Les Hautes-Rivières possèdent quelques industries. Je progresse dans la longue rue principale sans dégotter une boulangerie, et les bars sont clos mis à part celui que j’aperçois au bout du pont. C’est là que je contrôle, me contentant d’une noisette. Je longe le Semoy qui sinue parmi une « tapisserie » de vertes prairies entre de rudes pentes boisées de chênes, de bouleaux et de sapins. Quelques cygnes « chassent l’onde ».

À Nohan-sur-Semoy, la vallée se rétrécit. A la sortie un héron cendré prend son envol et semble me provoquer : il se pose et repart, mais la route franchit la rivière ; il se résigne à abandonner la compétition atterrissant sur une île déserte de verdure. J’entre alors sous un tunnel de hêtres et sapins, le relief devenant plus accidenté. A Tilhay je traverse à nouveau la rivière alors que sonne le glas. Cette fois je quitte la vallée ce qui implique une rude grimpette suivie d’une descente panoramique avec vue sur le confluent du Semoy et de la Meuse.

J’arrive à Monthermé, deuxième BPF du jour. Ce village est pittoresque car il se situe de part et d’autre d’un large méandre de la Meuse et il est le départ de nombreuses balades. Je le quitte en subissant un sévère 10% pour rejoindre un premier plateau où est indiqué « La Roche à sept heures », un des belvédères qui donnent un bel aperçu sur le village. Je contourne le plateau tout en prenant de l’altitude vers une crête forestière : des panneaux de bois (matière première évidente) indiquent ici « maison forestière » et plus loin » usine à bois ». Je pénètre dans le grand calme de la forêt de Château Regnault continuant à grimper et atteignant la côte 400. Voici les Woieries, hameau bien isolé sur un deuxième plateau. Dans une clairière j’aperçois une ferme d’élevage de bovins et ovins, rare dans cette contrée (plus fréquent au sud du département). J’atteins le sommet du parcours, point culminant des Ardennes (490m) : il existe même ici un espace de ski de fond ! Je grignote un peu de mon pain bagnat devant le mémorial de la mission citronnelle (bataille des Ardennes) célébrant les victimes du maquis.

Je jouxte la frontière belge dans un lieu-dit composé de trois maisons désertées plus grises que l’environnement brumeux. La forêt est splendide, la route rectiligne ; un peu de bleu apparaît alors que je plonge vers le village cette fois très fleuri très riant de Hatgnies, véritable oasis dans ce grand nord Ardennais. J’emprunte une petite route bucolique sinueuse et montante dans la forêt où le soleil se manifeste par bribes, délivrant quelques coups de pinceau dans le sous bois. Je descends ensuite en lacets parmi hêtres et sapins, un vrai petit col. J’arrive à Hayres, en bord de Meuse : il semble que la route doive traverser l’église ! Le cadre de l’hôtel de ville est rehaussé par des pelouses avec jets d’eau et jardinets. J’ai un mollet récalcitrant : il faudra faire avec.

Fumay
© C. Renaudin.

Fumay apparaît sur sa presqu’île cernée par la Meuse. Cette petite ville pittoresque est célèbre pour ces ardoises et sa vieille cité aux ruelles pentues. J’ai du mal à trouver un commerce pour mon troisième pointage ce qui m’oblige à une recherche musclée. Finalement un bar m’accueille où je me désaltère. Je n’ai pas le courage de grimper sur la roche de l’Uf accessible à pied et n’ai pas la chance d’entendre « le carillon fin, léger et cristallin » de l’église.

Me revoici dans une nouvelle difficulté au dessus de Fumay, à nouveau proche de la Belgique, et non loin de Rocroi. Je redescends au niveau du fleuve : la circulation intense est rythmée par un filtrage pour travaux. La Meuse dessine ses méandres dans une profonde vallée, méandres qui sont souvent occupés par une bourgade. Revin dominé par le mont « Malgré-Tout » et enserré dans deux d’entre eux,  en est  un exemple. La vieille ville striée de ruelles aux couleurs du terroir se situe à l’intérieur du méandre Nord, alors que celle qui se situe dans le méandre Sud est industrielle. La circulation se calme mais le profil est en faux plat défavorable. Je retraverse la Meuse au pied des hautes falaises des Dames de Meuse. Sur l’autre rive les roches de Laifour se dressent au dessus du village du même nom. Curieusement, je longe une cité malgache nommée comme il se doit Madagascar ! Je me propulse au dessus de Deville, bourg industriel en décrépitude, ancien berceau de l’exploitation de l’ardoise qui ne possède plus qu’une fonderie.

Revoici Montherme : je déguste mon chausson abricot sur un banc de pierre face à l’église St-Léger, belle bâtisse du XVème siècle. J’attaque la dernière difficulté aussitôt après cette trêve bienvenue, quittant la vallée pour culminer sur une de ces montagnettes ardennaises. Je débute par un 8% qui m’offre un beau panorama sur la ville et la vallée : la palette de l’automne ajoute au charme du paysage. La montée est plus longue que prévue  agrémentée d’une succession de beaux points de vue. Je ne me risque pas à me hisser jusqu’au rocher des Sept-Villages. Après trois kilomètres de triple plateau j’ai enfin atteint un plateau bosselé plus de 200m au dessus de la vallée. Je progresse dans l’immense forêt domaniale du BOIS DE L’OR. La descente finale tarde et la circulation se densifie à nouveau annonçant la proximité de la ville.

La forêt s’éclaire ; quelques villas la parsèment et Charleville apparaît écrasé de soleil. Cette fois je découvre la fameuse et admirable place ducale, création de deux frères architectes. Une galerie enserre cette place dont les pavillons en briques roses et pierre ocre sont coiffés d’ardoise mauve : c’est merveilleusement harmonieux : quant aux masques figurant des têtes décapitées,  piquées sur des perches, ce n’est pas du meilleur goût (temporaire heureusement). D’autre part c’est ici que naquit Rimbaud dont on peut visiter le musée.

ÉTAPE 2 – MÉZIERES-LE CHESNE 121km, D=1205m

Après avoir contourné Mézières, je traverse Les Ayelles, petite bourgade, la route se cabrant à la sortie. Le vent défavorable a beaucoup de vigueur. Je quitte enfin la « civilisation » et découvre à ma droite un paysage de collines parsemés de bovidés et à ma gauche la large vallée de la Meuse. Au bout d’une longue ligne droite j’entre dans le hameau d’Elaire. Flize suit, village riant peuplé de villas agrémentées de jardinets et la grimpette rituelle à son issue. Dom-le-Mesnil est également plein de verdure, certaines habitations bénéficiant de cette pierre jaune appelée « la pierre de Dom » qui provient d’une colline toute proche. Les forêts opulentes sur mon parcours de la veille sont ici moins denses et chapeautent seulement le sommet de collines où les prairies sont peuplées de vaches.

Je traverse le paisible canal des Ardennes à Pont-à-Bars qui n’est pas prodigue en bars ; deux seulement, mais bar  signifiant sommet et étant le nom d’une rivière proche, on a le choix de l’interprétation ! C’est un bien joli endroit proche du confluent avec la Meuse, où quelques péniches sont amarrées dans un petit port harmonieusement fleuri. Moins joli et fréquent, mais relent d’une histoire tragique, je double un blockhaus, monstre massif de pierre noircie trônant sur le vert profond d’une prairie. Contraste entre la beauté paisible de la nature et la folie meurtrière de l’homme, si bien évoqué par l’enfant du pays, Rimbaud. Un grand virage évite intelligemment une colline. La Meuse est toute proche  roulant des eaux moins troubles que la veille. Donchery se trouve sur l’autre rive dans une boucle du fleuve, fâcheusement renommée pour avoir abrité un certain Fourniret. La route dodeline devenant panoramique. Après un passage sous l’autoroute, j’entre dans Sedan, mais j’en ressors aussitôt, du moins de la ville et non de la banlieue qui s’étire le long de la Meuse. Wadelencourt est une cité dortoir qui possède cependant un beau château et à la sortie un monument commémoratif de la guerre de 1940.

Sedan © N.Benéteau.

Je subis un vent de face contrariant. Pont-Maugis est une cité industrielle bien grise alors que Remilly se pare d’un château du XVIII ème, édifice de caractère avec d’anciennes écuries. Ma D6 se mue en D4 et pour l’inaugurer j’en gravis une sérieuse qui bonifie le spectacle : vue élargie sur la vallée de la Meuse et des hauteurs plus conséquentes qui me sont promises. Je file vers Mouzon dans un environnement de prairies sous le regard débonnaires de bovins. C’est une belle ville (cadeau de Clovis à St-Rémy) dotée d’une magnifique église du XIIIème et d’anciens bâtiments abbatiaux. J’y déguste mon pain aux raisins journalier dégoté dans une sympathique pâtisserie.

Je traverse la Meuse et passe sous la porte de Bourgogne du XVème. Le triple me sied pour escalader une rampe à 10% qui me propulse au dessus de la vallée. Je récupère dans une descente avant une brève remontée. Je jouis d’une vue plongeante sur Carignan qui s’étage sur un coteau, et plonge vers la vallée du Chiers. J’entre dans Carignan sous un ciel qui s’assombrit et visite la collégiale ; je remonte la rue principale, jette un coup d’œil aux vestiges de fortifications édifiées sous Charles-Quint et pointe dans une librairie.

A mon avis, Mouzon mériterait davantage d’être un site du B.P.F que Carignan…

Après déjeuner, je débute par une longue rampe entre deux mamelons boisés. Près du sommet, la forêt diminue la vigueur d’Eole. Je le retrouve en pleine forme sur le plateau et suis soulagé de redescendre vers Beaumont-en-Argonne. Son église du XIIème est unique avec son clocher en forme d’obus  et ses maisons à arcades comportant une succession de colonnades sont remarquables. J’oblique sur une route plus secrète où une éolienne n’est pas au chômage. A la suite de prés et de jachères, le paysage redevient forestier.

Le clocher en forme d’obus de Beaumont-en-Argonne © C. Renaudin.

Le profil en montagnettes russes est éprouvant dans cette forêt de hêtres et bouleaux somptueux. Je continue à prendre de l’altitude vers Sommauthe petit village  dont l’église St-Jean est élancée et s’aperçoit au lointain sur le plateau. La montée persiste (305m au sommet) ce qui me permet de jouir d’un large panorama. Eole redoublant d’ardeur, je commence à redouter une arrivée tardive d’autant que je suis soumis encore à quelques soubresauts indigestes. Je redescends enfin vers Bar-lès-Buzancy, qui m’offre son raidillon à la sortie. Tout proche, Buzancy arrosé par la Hideuse (pourtant bien jolie !) apparaît à l’orée d’un bois, précédé d’un immense silo. Son imposant château côtoie des haras nationaux. Je retrouve la D6 parmi jachères et terrains marécageux contrastant avec les opulentes prairies d’élevage du début du parcours. Je monte péniblement à Thenores, village délicatement fleuri où une chèvre batifole auprès de dindons et gallinacés. Plus loin un taureau superbe trône au beau milieu d’un harem de vaches à robes blanches.

Grandpré, la porte de la Justice ©J-L. Rougier

A Morthomme, un lieu-dit où certes il n’y a pas mort d’homme, mais le cycliste n’est pas brillant ! Je n’ose pas vagabonder dans la vieille ville aux ruelles pentues de Grandpré, village célèbre pour son château dont la porte monumentale de la Justice a été rénovée, et qui a été choisi comme site B.P.F. Je récolte mon cinquième coup de tampon dans un bar où la barmaid m’indique une solution pour cpntourner l’interdiction de pédaler sur mon itinéraire. J’emprunte au départ cette route barrée et suis contraint de mettre pied à terre car elle est totalement défoncée : il ne manquerait plus qu’une crevaison ! Heureusement je trouve assez vite la voie forestière promise. Finalement cette dérivation s’avère fabuleuse, une route rêvée pour cyclotourisme, menue et serpentant tout d’abord dans la verdure des prés aux abords du hameau plein de charme de Talma, entrant ensuite dans la somptueuse forêt de la Croix-aux-Bois qui semble bien fréquentée par les gens du pays car les cheminements y sont nombreux. J’affronte en toute tranquillité les obstacles de ce parcours fantastique, non dénué de bosses impressionnantes vu l’exigüité de la route : c’est un grand moment de bonheur qui occulte mes algies et la crainte d’un final nocturne. Le vent lui-même est maintenant favorable ! Je quitte cette délicieuse VO avant  l’entrée de  Boult-aux-Bois.

Me voici au pied de ma dernière épreuve : une grimpée à 10% que je réussis à ingérer à très petite vitesse sans trop souffrir. Au sommet, Belleville-et-Châtillon-sur-Bar est un village agréablement fleuri. Je redescends vers le hameau de Châtillon et son église de la Décollation-de-Saint-Jean -Baptiste dont le chœur date du XIIIème siècle. Le final est gentiment vallonné jusqu’au grand silo à l’entrée du Chesne (dorénavant Bairon), le canal des Ardennes et la place de l’hôtel, qui m’accueille chaleureusement. Le restaurant jouxte un bar très animé où s’abreuvent chasseurs et jeunes exubérants. Je déguste un repas gouteux dans une chaude ambiance. Par contre la chambre n’est pas insonorisée et le tintamarre du bar et de la rue se perpétuent jusqu’à minuit  où soudain c’est l’extinction des feux et du vacarme : ouf ! En effet j’ai un grand besoin de récupérer d’une étape qui m’a marqué physiquement. Relief « gersois » et vent souvent contrariant en sont la cause.

 

ÉTAPE 3 – LE CHESNE-MEZIERES 80 km D 1080 m

J’ai bien récupéré et apprécie le calme d’un dimanche matin, sur une route peu fréquentée. Par contre c’est l’ouverture de la chasse. Je traverse une plaine agricole, creusée par des ruisseaux qui sillonnent des petites vallées enchanteresses : c’est un merveilleux spectacle au matin rose, et  l’effluve d’un bonheur récurrent, bonheur secret souvent ressenti au cours de mes cheminements cyclistes ou pédestres. Les vaches semblent inquiètes, perturbées sans doute par les quelques coups de fusils, par sympathie avec les probables victimes. Le parcours devient exigeant : je grimpe vers un sommet forestier, redescend pour franchir un ru qui chantonne dans un étroit vallon pour remonter aussitôt : à ma droite se dresse un curieux cumulus boisé tel un brontosaure chevelu. Une autre « roue libre »  me projette vers le val de Lametz environné de gouffres et de sources bouillonnantes. Son église date du XII éme siècle et son château du XVIIème. La sortie est rude magnifiée par le pinceau lumineux d’un soleil qui émerge de ses draperies.

J’entre sous un tunnel forestier, longe un champ de maïs replonge et remonte. Ce parcours toboggan est cassant mais il offre des panoramas compensateurs. Tourteron se love également dans un val : c’est un village qui possède une belle halle où se tient un marché fruitier. La pomme est ici à l’honneur. D’ailleurs à l’issue d’une énième grimpette je longe d’immenses vergers : une véritable forêt de pommiers ! Sur le plateau j’accède au hameau nommé Bérézina, sans aucune conséquence néfaste.   Après la traversée d’Ecordal, dans la vallée de la Foivre affluent de l’Aisne,  J’oblique vers le nord sur un parcours moins mouvementé fidèle à cette vallée. Au lieu dit Beau-Fontaine, un saule larmoie au dessus d’un plan d’eau. Du côté de Petit-Ban, la chasse se déchaîne : ça canarde dru ! La route se fait menue au dessus d’un val délicieux qui évoque celui émouvant de Rimbaud (sans « dormeur » heureusement !). Au Chesnois, je quitte ma polaire alors que sur la vaste place tinte 10 h. L’absence de tracasserie due au vent ou à la circulation quasi inexistante, les doux vallonnements, la quiétude d’une osmose avec la nature, m’installent dans une douce euphorie.

La mairie de Signy-l’Abbaye, BPF 08, Province de Champagne © J-L. Rougier

L’hôtel de ville monumental de Saulces-Monclin est vêtu de pierre rouge et son église est fortifiée. Je traverse la N51 et passe sous l’autoroute. Une longue ligne droite se faufile entre champs labourés et  monceaux de betteraves du côté de Macheromenil petit village qu’évite ma route.

A Novion-Porcien je bifurque sur une route plus fréquentée. La plaine est céréalière, peuplée de fermes cossues et le relief redevient plus incisif. Un long faux plat me mène dans la forêt de Signy que je traverse pour entrer dans la Thiérache. Signy-l’Abbaye qui se trouve dans la vallée est le but de mon sixième et dernier pointage. Je m’exécute dans une librairie ; quant à l’abbaye, elle a été détruite il y a bien longtemps ce qui rend ma recherche vaine dans un village qui ne manque pas de charme.

La remontée qui suit est éprouvante et annonce un final musclé. A Dommery, certaines maisons sont inhabitées, mais l’église fortifiée a belle allure sur un tertre gazonné. Je longe un étang dont les rives sont aménagées. Un nouveau creux est suivi bien sûr d’une « bosse » où se niche le lieu-dit la « Plate-Pierre » suivi de Fort-Mahon et sa grande ferme.

Launoy-sur-Vence, l’église St-Etienne © H. Dunan

Sur le plateau les veaux et vaches affluent semblent admiratifs de mon coup de pédale…A Launois-sur-Vence, il est plus de midi ; j’achète une quiche et des sablés dans ce village peu animé. Pour me restaurer je m’installe sur un banc de pierre, près d’un ancien relais de poste du XVIIème. Mieux valait reprendre un peu de force car ce final s’avèrera riche en difficultés. Très vite je me paye un véritable « mur » dans la traversée d’un quartier de Jandun, suivi d’une grimpée à 6%  et plus loin d’un tout droit à 9%. Un faux plat  pénètre dans une superbe forêt où un nouveau tronçon à 9% me permet de franchir le sommet du jour (290m). Au lieu dit Barbe-en-Croc (je vérifie que ma barbe est édentée !) les villas apparaissent. La ville approche et la vallée se devine. Une première descente sympathique me mène à Warnecourt, beau village situé dans un cadre pittoresque séparé de Mézières par une colline  ce qui induira une dernière épreuve.

Charleville se profile, du moins sa banlieue qui n’a plus de secret pour moi. Dans mon challenge devenu quasiment alphabétique j’ai parcouru mon dernier département débutant par la lettre A. Comme toujours j’ai eu des instants de bonheur, d’autres plus délicats  causés en particulier par les cachotteries du soleil le premier jour, le vent contrariant le deuxième et des dénivelés qui obligent à un fractionné épuisant. Dans l’Aisne, j’avais oublié une roue avant de mon vélo ; cette fois,  ce sont mes chaussures cyclos qui sont restées à Charleville !

Jean-Louis VILLENEUVE –  Cyclos Nerbis-Chalosse.

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