Une quête patiente et passionnée
J’ai fait une virée dans les Deux-Sèvres en ce mois de mai 2017 pour aller quérir mes derniers tampons BPF sur les 534 possibles. Mon épopée avait commencé en 1972, il y a donc 45 ans, à l’occasion de la Flèche Vélocio. Nous étions alors plusieurs à nous intéresser au Brevet Cyclotouriste National et au Brevet des Provinces Françaises, ces deux brevets étant intimement liés.
Le château de Oiron, BPF 79, Province du Poitou.
Nos escapades en Provence pendant le week-end de Pâques m’ont permis de collectionner assez rapidement les 6 contrôles du Vaucluse, du Gard et de la Drôme. Depuis, j’ai eu l’opportunité de profiter des 21 flèches de France ainsi que des brevets cyclomontagnards, et des tours permanents de départements comme l’Ain, le Jura, le Rouergue, la Corse, les Alpes et les Pyrénées, pour compléter mes provinces. Il y a maintenant une vingtaine d’années que je me retrouve un peu seul dans le club à être passionné par ces deux brevets, mais mes compagnons de route ont rarement renâclé lorsque
je leur proposais de rechercher avec moi le dernier commerce d’un petit village, voire même lorsque je m’évertuais à trouver la secrétaire de mairie ou le maire lui-même pour avoir mon tampon. Mieux, j’ai souvent fait dévier une flèche de France pour pouvoir quérir un BPF de plus, sous les quolibets de mes camarades, mais malgré tout en leur compagnie. Ce Brevet des Provinces Françaises est une occasion unique de découvrir à vélo toutes les régions françaises et mes meilleurs souvenirs sont d’une part les BPF en haut des cols, d’autre part la découverte de petites routes tranquilles dans des paysages superbes comme dans l’Ain, la Haute-Saône, la Creuse ou les Deux-Sèvres. Jamais je ne me serais donné ces destinations comme objectif cyclotouriste sans ma recherche de BPF. J’ai moins aimé les BPF sur les côtes envahies de touristes, en été, et ceux qu’il fallait pointer dans une grande ville. Il a pu arriver de rares fois que le dernier commerce du village soit fermé, ainsi que la Mairie. Comme le prévoit le règlement, j’ai alors fait une photo avec mon vélo sous le panneau du village. Je profite de ces quelques lignes pour remercier très chaleureusement les deux personnes qui valident ces brevets et qui ne manquent pas d’ajouter aux documents un petit mot d’encouragement. Sans leur dévouement, ces BPF et BCN n’existeraient pas, ce qui serait fort regrettable. Je n’ai pas réussi à convaincre de nouveaux cyclos de mon club d’aller à la recherche de ces tampons et je le regrette, mais maintenant que j’ai terminé ces brevets, je profiterai toujours d’une occasion pour me les fixer comme l’objectif d’un jour, sans refaire une seconde série, la première ayant duré 45 ans. J’avais terminé mon BCN il y a 6 ans, très discrètement, mais il me restera avant tout, de ces BPF, toutes les anecdotes qu’ils ont engendrées avec les copains sur les petites routes françaises, et ça, ça n’a pas de prix.
Il reste un département facultatif où il me plairait énormément de parcourir les BPF, c’est celui de la Réunion que je connais pour y être allé sans mon vélo. Ses paysages sont formidables et ses routes ont des pentes très sévères, mais c’est un département de rêve. À cogiter. Puis-je imaginer qu’à travers quelques commentaires passionnés sur mes collectes de BPF, j’arriverai à convaincre des copains de s’adonner à une semblable recherche ? Le Brevet des Provinces Françaises a été pour moi un formidable challenge, qui peut effrayer par la quantité de lieux à parcourir, mais pourquoi ne pas le commencer, même si l’on n’est pas sûr de le terminer un jour, uniquement pour avoir des destinations très attrayantes à élaborer pendant l’hiver, pour réaliser ensuite de formidables escapades pendant l’été.
Jacques PAUGET - E. Chevilly-Larue - Lauréat N° 595.