Les BPF du Territoire de Belfort
Coucou, c’est à nouveau moi, Martin l’ours qui accompagne Christine et Christian dans leur quête des tampons pour le BPF. Cette année, je suis parti découvrir le territoire de Belfort. Agréable séjour comme vous allez pouvoir le découvrir mais que la route fût longue depuis Toulouse !
03 juin 2019 : Belfort – Cravanche – Belfort
Petite sortie locale (15 km) pour une mise en jambe (ou plutôt en pédale) après un long voyage. Agréable surprise : le camping est à proximité d’une piste cyclable qui nous permettra de rallier facilement le ballon d’Alsace, Delle… Cravanche peut être assimilé à la banlieue de Belfort puisque nous y parvenons après à peine 7 km. Arrêt dans un Tabac-Presse, le propriétaire originaire du midi, est content de servir des cyclistes de Carcassonne mais il n’a pas de tampon mentionnant Cravanche, nous nous rabattons donc à la mairie.
Nous rentrons en effectuant un détour par Belfort pour glaner notre second tampon dans une pharmacie. Une visite guidée de la citadelle, plus tard durant notre séjour, nous permettra de prendre connaissance de tout l’historique de la ville de Belfort : les différents conflits face auxquels la ville a résisté, les hommes qui ont marqué la ville… Bartholdi, Denfert Rochereau, le Général Haxo et bien sûr Vauban qui a marqué de son emprunte la citadelle.
On ne peut pas parler de Belfort sans parler du Lion de Bartholdi (également à l’origine de la Statue de la Liberté). A la suite des conflits, la ville a demandé à cet architecte de réaliser une oeuvre symbolisant la résistance des habitants face aux différents conflits. Il a accepté et à condition de réaliser une oeuvre qui ne soit pas exposée au cimetière des mobiles, lieu proposé par la mairie, près de la porte du Vallon, Bartholdi insiste sur l’importance du choix de son emplacement « il faut que le monument soit bien en vue et s’identifie à la ville ». C’est de là que lui vient l’idée du Lion, symbole de fermeté, de résistance et de vaillance. Selon lui ce n’est ni une victoire ni une défaite que le Lion doit rappeler, c’est une lutte glorieuse dont il faut transmettre la tradition pour la perpétuer. L’artiste choisit de ne pas représenter l’événement ou le pays en question, pas plus qu’un personnage politique ou guerrier. Il évite la lourdeur allégorique et choisit un animal qui fait figure de roi des animaux et qui exprime la puissance, le courage et la souveraineté : le Lion. La vision de Bartholdi connaît de nombreuses évolutions y compris concernant les dimensions de la sculpture qui finalement mesure 11m de haut pour 22m de long.
04 juin 2019 : Belfort – Giromany – Ballon d’Alsace (1178m) – Rougemontle – Château – Belfort. 80.7 kms – 1132 D+
La piste cyclable à proximité du camping nous conduit jusqu’à la presqu’île de Malsaucy. Nous projetons d’y revenir pour un pique-nique mais la météo en fin de séjour ne sera pas d’accord. A Malvoie, une signalisation indique que l’accès au ballon d’Alsace coté vosgien est fermé ? Des cyclistes s’engagent dans la direction du ballon et nous décidons de les suivre. Nous interpellons un cycliste qui descend, il effectue un demi-tour pour venir à notre hauteur et je lui demande s’il est possible d’accéder au sommet par cet itinéraire et de redescendre côté Sewen. Pas de souci, c’est le troisième accès qui est fermé à la circulation. Ouf ! La montée est régulière et à l’ombre. Les derniers km sont plus faciles. Un cycliste nous rejoint (sans maillot, ni casque) et nous tient la conversation pendant 2 km, il est bien gentil mais bon … Il nous lâche enfin et nous pouvons apercevoir le sommet auquel on accède après un dernier Km un peu plus pentu.
Ballon d’Alsace, le monument à la mémoire des démineurs.
Beaucoup de cyclistes au sommet. Nous nous arrêtons devant le monument des démineurs de 1950. On aperçoit la statue de Jeanne d’Arc et Notre-dame du Ballon. Le seul commerce ouvert est un bar/restaurant auquel nous nous installons. La descente par Sewen est plus technique avec de nombreux virages, et des travaux (circulation alternée), justifiés par le fait que cette route va être empruntée par le Tour de France. Nous faisons une halte pour avaler notre casse-croute et remplissons nos gourdes à une des nombreuses cascades (nommées ici gouttes). Il fait de plus en plus chaud avec menace d’orage. A Maseveaux, nous nous arrêtons à une terrasse pour nous désaltérer avant de rejoindre Rougemont-le-Château pour acquérir un nouveau tampon. L’église est fermée, la mairie est fermée le mardi après-midi. Heureusement, nous trouvons une épicerie/tabac ouverte, elle a le tampon mais pas de carte postale. Elle me propose une carte de l’église de Saint-Nicolas qui est à proximité. Dans la précipitation pour éviter de nous mouiller, nous oublions de nous arrêter devant la maison aux arrosoirs, curiosité du village que j’ai pourtant notée dans mon road book. On retrouve la piste cyclable pour retourner au camping alors que l’orage approche et nous rattrape pendant que nous effectuons des courses pour le dîner.
05 juin 2019 : Belfort – Danjoutin – Sevenans- Bourogne – Morvillars – Delle – Belfort. 55 kms.
Le temps n’est pas au plus beau et l’objectif de la journée va se résumer à aller chercher le tampon à Delle. Nous empruntons la piste cyclable franco-suisse où nous croisons quelques cyclistes mais pas de chiens puisque l’accès à la piste ne leur est pas autorisé ! Une fois de plus, nous apprécions le réseau cyclable de la région : les indications sont nombreuses et claires, et les pistes très bien entretenues. Nous passons à proximité de la gare TGV de Belfort avant de suivre la piste dans un sous-bois. Delle est une localité avec beaucoup de charme que nous découvrons en essayant de trouver un commerce pour nous ravitailler, le tampon a été trouvé à la mairie. La presse n’a pas de carte postale mais la boulangerie a des sandwichs !
Au retour, nous faisons halte au « tilleul classé » auquel nous accédons après 1 km proche d’un parcours de VTT. Le parcours longe des jardins particuliers avec de nombreux ornements et des étangs où fleurissent les nénuphars. À Bourogne, nous croisons l’itinéraire de l’Euro Vélo 6. Au retour à Belfort, pose devant l’affiche qui annonce le passage prochain du Tour de France.
06 juin 2019 : Belfort – Danjoutin –Autrechêne – Brebotte – Euro Vélo 6 – Dannemarie – Circuit 643 : Montreux-le-Château – Cunelières – Fontaine – Lacollonge – Denney – Offemont – Belfort. 67.5 kms.
Aujourd’hui pas de tampon au programme mais une ballade sur l’Euro Vélo 6 qui longe le canal du Rhône au Rhin. Nous empruntons le même itinéraire que la veille pour rejoindre l’Euro Vélo 6 à Bourogne. A l’approche de Brebotte, des panneaux indiquent que la route est fermée alors qu’il ne nous reste que le canal à enjamber pour rejoindre l’Euro Vélo 6. Je m’approche des travaux et demande à un ouvrier s’il n’est pas possible de traverser le pont en cours de rénovation. Très courtoisement, il nous permet de traverser le chantier mais en évitant de marcher sur le revêtement frais, du coup il nous aide à porter le vélo afin que les roues ne touchent pas le revêtement ! Après cet épisode un peu rocambolesque, nous sommes sur le canal.
À Dannemarie, que nous atteignons en fin de matinée, direction le centre-ville à la découverte d’une nouvelle architecture puisque nous sommes près de l’Alsace : maisons à colombages et décorations diverses, tout cela au milieu de beaucoup de fleurs et de verdure. Retour sur la piste cyclable où un panneau indique : Nantes 1 200 km – Budapest : 1 500 km. Nous nous posons pour manger aux « 100 pâtes » : le gérant propose uniquement des pâtes sous diverses formes et un grand assortiment de sauces pour les accompagner.
Pour éviter d’emprunter le même parcours, nous repérons sur la carte qu’à partir de Montreux-le-Château, nous pouvons rejoindre l’itinéraire cyclable numéro 643. Une fois de plus, nous pouvons apprécier le balisage de l’itinéraire, il faut ne pas savoir lire pour se perdre. Nous rejoignons le camping via Offremont et le tour du lac des Forges.
07 juin 2019 : Belfort – Danjoutin – Delle – Courtelevant – Réchésy – Pferterhouse – Mooslargue – Moernach – Ferrette. 54 Kms.
Aujourd’hui, départ pour un voyage de 2 jours avec une boucle en Suisse. N’ayant pas pu acquérir le tampon de Réchésy à cause du mauvais temps, nous allons faire un détour avant de rejoindre Ferrette où nous avons réservé une chambre. Toujours par la piste cyclable, nous atteignons Delle. Alors que nous achetons des sandwichs, un gentil cycliste relativement âgé, nous informe que son fils habite à Réchésy, et que lui habite à Delle. Il nous indique l’itinéraire à suivre pour rejoindre Réchésy. Dans cette cité que nous atteignons à midi, pause sandwich à proximité de l’école avant de partir à la recherche de notre tampon. L’ensemble des commerces est fermé et le bar ne fonctionne plus. Une dame nous indique une auberge ouverte auprès de laquelle nous pourrons trouver le tampon. Malheureusement, la gérante nous informe que son établissement est fermé et qu’elle ne peut rien pour nous…
J’ai repéré la pharmacie, mais elle ouvre dans plus d’une heure. Le salon de coiffure à proximité ouvre une demi-heure plus tôt. Pas d’autre solution que d’attendre tranquillement l’arrivée de la coiffeuse qui nous tamponne notre carte et ainsi finalise le département du Territoire de Belfort. Direction Ferrette sur des routes tranquilles mais un peu vallonnées. Nous sommes amusés par le nom des villages que nous traversons. Après Pferterhouse, nous passons au km 0 de la guerre de 14-18 à proximité de la Largue.
Un peu d’histoire est nécessaire pour expliquer ce que représente ce lieu. En août 1914, l’armée française pénètre au travers de la vallée de l’Ill jusqu’à Mulhouse. L’affrontement avec les armées allemandes et les priorités de l’étatmajor français la feront reculer en septembre. À partir d’octobre 1914, le front s’enlise le long d’une ligne débutant à la frontière suisse au sud-est de Pfetterhouse et finissant sur la crête des Vosges. Cette ligne de front ne bougera plus jusqu’à la fin de la guerre. Nous poursuivons la route jusqu’à apercevoir le château de Ferrette ce qui signifie que nous ne sommes plus très loin de notre destination. Attention, à l’office du tourisme, le tampon de mentionne pas le nom de Ferrette, mais nous nous en apercevons trop tard et nous devrons utiliser la photo de l’entrée du village pour justifier de notre passage.
Nous avons réservé une chambre dans un hôtel, rue du château, rue que nous grimpons en tirant nos vélos tellement la pente est raide, mais pas d’hôtel « Le Felseneck » en vue. Nous ne pouvons pas téléphoner car le propriétaire m’a indiqué qu’il ne recevait les clients qu’à partir du 17 heures. En attendant, nous patientons dans un jardin d’enfants où un parent nous accoste. Il est également cycliste itinérant. Nous échangeons quelques propos, ce qui permet à Christian de patienter sans trop râler. Il nous conseille d’aller jusqu’à Mulhouse et de redescendre ensuite vers Bâle. Sur mon téléphone, je contrôle l’adresse de l’hôtel qui en fait est un ancien hôtel que le propriétaire a converti en chambres d’hôte, ce qui explique que nous n’ayons pas trouvé d’enseigne hôtel.
Après une douche, nous profitons d’un petit délai pour monter jusqu’au château de Ferrette. Attention, ici les diners sont servis très tôt, et donc nous ne devons pas trop nous attarder. Le château date des XVIe et XVIIe siècles. Depuis le donjon, du XIIè, nous avons vue sur le vieux Ferrette. Le château possède un puits mis à sec en 1667, la légende dit qu’il a fallu payer un homme 150 livres par an, pour fournir chaque jour l’eau nécessaire aux habitants du château.
Sur les conseils de notre hôte, direction le Cheval Blanc pour déguster le mets local : la carpe frite. L’accueil est très chaleureux et la gérante nous explique comment est élevée la carpe et la préparation de ce plat : la carpe est découpée en darnes, pannées à la semoule de blé et trempées dans deux bains d’huile très chaude. Comme c’est la première fois que nous en mangeons, elle nous conseille de prendre l’option avec arêtes et de ne pas hésiter à utiliser nos doigts. Le plat est très copieux et la carpe (et les frites) sont à volonté, mais nous avons déjà du mal à terminer ce qu’elle nous a présenté. 08 juin 2019 : Ferrette –Pferterhouse – Beurnevesin – Bonfol – Vendlincourt – Coeuve – Porrentruy – Delle – Belfort. 73.6 Kms. Après un petit déjeuner copieux, départ pour un petit détour en Suisse. Nous revenons sur nos pas jusqu’à Pferterhouse. Le passage de la frontière s’effectue sans voir l’ombre d’un douanier, heureusement qu’il subsiste un panneau « Halte douane », sinon nous rentrions en Suisse sans nous en apercevoir… et dire que nous voulions faire une photo de Martin et d’un douanier. A Beurnevesin, arrêt à une boulangerie pour manger un fer à cheval à la framboise. Et là, je ne sais pas comment mais nous quittons l’itinéraire prévu et nous voilà rendus à Bonfol puis Vendlincourt sans savoir comment rejoindre Porrentruy où nous devons retrouver la « Franco-Suisse ». Nous avisons un monsieur âgé, qui balaie sa cour avec un balai fait maison. Il nous indique la direction à prendre pour rejoindre Porrentruy et décide de nous accompagner en voiture jusqu’à la sortie du village car selon lui, il y a beaucoup de rues dans le village et des risques donc de se perdre (pour information, Bonfol compte environ 700 habitants, donc pas trop de risque de se perdre, et une seule rue et des ruelles transversales). Sur ces conseils, nous rejoignons Coeuvre par une route qui est un ancien chemin de muletier et trouvons la direction pour atteindre Porrentruy. A la gare, le prix des consommations est indiqué en Francs suisses, du coup, nous nous abstenons d’acheter un sandwich. A Porrentruy, le début de la piste cyclable est plus proche d’un chemin de VTT que d’une piste. A tel point que nous demandons dans une ferme si nous sommes sur le bon parcours. La suite du tracé de la partie Suisse de la « Franco-Suisse » s’effectue sur une route départementale, heureusement la circulation n’est pas intense mais nous nous étions habitués aux pistes cyclables sans circulation. Nous parvenons à Delle en franchissant la frontière comme ce matin : un seul panneau indicateur signale « Halte douane – Passage interdit » sur la piste cyclable…. Et dire que nous avons laissé nos lingots d’or à Toulouse !
Au passage à Morvillars, détour vers la nécropole : elle regroupe 155 tombes de soldats français et une de soldat britannique, mais également quatre de soldats français de la Deuxième Guerre mondiale. Le cimetière comporte un monument lanterne qui fait office de monument aux morts de la commune. Les soldats reposant dans la nécropole ont été tués dans les combats du Sundgau, ou sont décédés dans les hôpitaux militaires de Morvillars. Sur le retour avant de reprendre la piste, arrêt dans un bar pour nous désaltérer, bar où se retrouvent tous les fans de Johnny Halliday : motos garées sur l’esplanade, décoration et tenue de la gérante en accord avec le chanteur Je commande un « Perrier menthe » mais la gérante comprend « Perrier Malte » et elle n’en a pas. J’insiste en lui demandant un « Perrier avec du sirop de menthe », elle n’a pas de sirop de Malte. Elle me montre l’ensemble des bouteilles de sirop qu’elle a où figure évidemment le sirop de menthe. Pour ne pas compliquer les choses, je choisis sirop de citron. Elle a 2 types de sirop de citron « acide » ou « amer » … on se croirait dans le sketch de l’épicier de Laurent Magdane. Elle vient nous apporter des consommations non sans insister sur le fait qu’elle ne connait pas le Perrier Malte mais qu’elle va chercher sur Internet !!! Nous ré-enfourchons nos vélos pour la dernière partie de l’étape jusqu’au camping qui affiche complet car se déroule à Belfort le FIMU (Festival de musique universitaire) durant tout le week-end.
Ainsi s’achève notre périple dans le Territoire de Belfort. Nous regrettons que la météo n’ait pas été plus clémente pour nous permettre de visiter davantage la citadelle. Nous avons découvert ce qu’était une ville (et plus) ayant la culture vélo : entretien et indications pour les pistes vélos, respect des automobilistes vis-à-vis des cyclistes.
Texte et photos : Christine TEULIER & Christian OLIVE, CT Carcassonnais.