N° 9 – Novembre 2012
La fierté d’arriver au bout
Quinze mai 1998. A Vétheuil, dans le val d’Oise, je fais tamponner ma première carte de route. C’est le début d’un brevet hors norme, le Brevet des Provinces Françaises, plus communément appelé BPF. Je vais traverser l’hexagone de long en large, du nord au sud, d’ouest en est. Cinq cent trente-quatre tampons humides sont nécessaires pour obtenir ce brevet, soit autant de sites à visiter, six par département sauf pour la région parisienne où il faudra douze tampons pour l’ensemble de la région. En juin 1999, mon premier département sera homologué ainsi que la première région, le nivernais. Je suis lancé, plus rien ne m’arrêtera. 534 sites à visiter, c’est apprendre à connaître notre pays, sa population, son histoire, ses richesses.
Chaque site choisi par la fédération mérite une visite complète.
Le tampon qui m’a paru le plus dur à aller chercher, et l’expression n’est pas de trop, c’est celui de Saint-Martin-Du-canigou, dans les Pyrénées Orientales, à l’abbaye, à 1100 mètres d’altitude, et que l’on rejoint par un chemin bétonné, à très fort pourcentage.
Le site naturel que j’ai trouvé le plus beau? Il y en a tellement que je ne vais pas tous les nommer. Je citerai tout de même « Le chalet du Gioberney », dans les Hautes Alpes, marquant l’entrée du Parc des écrins ou « Pont d’Espagne » et « Gavarnie », dans les Hautes-Pyrénées, visités au mois de juin et splendides à cette époque de l’année, sans oublier « Bonifacio » en Corse..
Les sites historiques du « Mont-Saint-Michel » ou du « Château de Chambord » sont vraiment des valeurs sûres de ce brevet.
Le village le plus superbe à voir ? Là aussi, il y en a beaucoup. Je retiendrai en premier lieu « Les Baux-de-Provence » dans les Bouches-du-Rhône ou « Conques », dans l’Aveyron. Le village, qui pour moi, représente un intérêt particulier, est sans nul doute Collonges-la-Rouge en Corrèze.
Le tampon le plus beau, j’hésite et je citerai celui de l’abbaye de Boscodon dans les Hautes Alpes ou celui de l’office de Tourisme de Sainte-Seine-l’Abbaye dans la Côte-d’Or.
Ce brevet permet également de tester ses connaissances et de les améliorer. Chaque région traversée a un attrait particulier et il est évident que mes connaissances culinaires sont maintenant nettement meilleures, notre gastronomie étant très riche et savoureuse. Par ce brevet, j’ai traversé l’histoire de notre pays de la préhistoire à nos jours.
J’ai mis quatorze ans pour obtenir ces 534 tampons. Le dernier, dans le plus beau département que j’avais gardé pour la fin, la Corse. A Piedicroce exactement. J’ai savouré ce moment avec délectation.
En quatorze ans, j’ai roulé 2231 heures, en 36 076 kilomètres et ai escaladé 344 800 mètres de dénivelé. Et quel bonheur, quelle fierté, quand le délégué fédéral m’a adressé une reproduction de ma fiche qui retrace l’historique de mon parcours au bas de laquelle figure la mention « LAUREAT N° 475 ».
Maintenant, je me dois d’aller plus loin encore, et l’idée de commencer le brevet de cyclotourisme européen trotte déjà dans ma tête.
Texte et photos : Francis Guillot – Les joyeux Cyclos Parisiens – Lauréat N° 475