La Gazette du BPF

La Bérarde, Isère.

Voilà 3 années que j’aurais dû terminer ce département. Cette année, agacé de voir toujours ce carton en attente, je me suis lancé. Mon dieu que ce fut dur. Arrivé la veille au camping de Bourg d’Oisans, je me renseigne sur les difficultés du parcours et je récupère des avis très différents. Des jeunes trentenaires me disent « C’est dur, mais faisable », des plus âgés me disent « Si tu n’es pas entrainé, attention de ne pas aller dans le rouge », et la responsable du camping me dit « Au centre du village, il y a un vélociste qui loue des VAE, allez y voir ». J’irais voir, mais pris par un brin de fierté, je me motive et me dit « Quitte à s’arrêter plusieurs fois, je suis venu là, pour grimper alors je ne vais utiliser que mes petits mollets ».

Depuis Bourg d’Oisans, au sortir du Camping, un plat relatif de 4 à 5 kms pour s’échauffer, tout va bien. Ensuite, virage à droite et un panneau – La Bérarde, 26 kms – Les choses sérieuses commencent. Jusque Venosc, on longe le Vénéon, ça grimpe un peu mais le décor est si joli, que l’effort est largement accepté. Après le barrage, dans mon champ de vision, des lacets, le premier 11% annoncé est là, devant moi. Tout à gauche et je commence à grimper. Au bout du 1er km, j’ai mal partout et j’entame fortement mon capital de confiance. Par fierté je m’accroche, mais ma bouffée d’oxygène viendra d’un incident. Un peu plus haut, une partie de la route s’est effondrée et un couloir de circulation unique est mis en place. Il faut s’arrêter pour laisser passer les descendants et pour moi, c’est l’occasion de récupérer. Au top du feu, la file repart, et ma galère redémarre. Une petite zone de plat relatif et de nouveau des lacets. C’est le deuxième 11% du parcours. Ma seconde bouffée d’oxygène sera le village de St-Christophe-en-Oisans, en fait, la sortie du village, car dans le village ça monte toujours.

Pour moi, St-Christophe, c’est un peu la délivrance, car après la sortie du village, me dit la brochure « Une route étroite en balcon, conduit sans effort jusque la Bérarde …. ». Tu penses, sur le premier panneau de situation à la sortie du village je lis « Sur le prochain Km, la pente est de 2,2% ». Comparé aux 11%, ce n’est rien, mais pour moi, à ce stade de mon parcours c’est trop. Tous les kms, je vois les panneaux de situation et le pourcentage de la pente jusqu’au prochain panneau. ça va de mieux en mieux, mais surtout le paysage est d’une extraordinaire beauté. Dégoulinant, j’arrive à la permanence de l’office de tourisme, pour faire pointer mon carton. Je suis fier de le présenter à la charmante hôtesse. Celle-ci me dira avec un charmant sourire « Vous êtes le second du jour. Le plus dur est fait, maintenant, il n’y a plus qu’à vous laisser glisser pour redescendre ». C’est vrai, tout à l’heure il va falloir repartir. Un regard sur la chapelle, un autre sur la montagne pour chercher des chamois et, pause déjeuner. Au resto sous les arbres, devant ce magnifique massif des Ecrins, je consommerai un repas salutaire et je boirai goulument, une tit’ bière. En redescendant doucement, je savourerai tous les km, en regardant avec bonheur, le paysage que je n’ai pas pu apprécier en montant, tellement j’étais crispé sur mon guidon et mon cardio. De retour au camping, après un bon 70 kms, je savourerai, avec plaisir, cette merveilleuse ballade pour gagner un pointage BPF, et finir mon carton.

Le site de Sainte-Suzanne, BPF de la Mayenne, province du Maine

Sainte Suzanne, Mayenne

Niché sur un promontoire, en venant par le Nord, on découvre un peu tardivement la vieille ville médiévale, dédiée à Ste-Suzanne, sainte patronne des fiancés. Sitôt arrivé, direction l’office de tourisme où l’on me remet un parcours du patrimoine, réalisable à vélo. D’étapes en étapes, je découvre une ville particulièrement bien mise en valeurs, mais avec une faute de gout notoire dans la cour du château où l’on a construit un bâtiment moderne à coté du logis renaissance. Comme j’ai un peu de temps, je réalise la promenade des moulins, à l’extérieur des remparts. Sur 4 kms, on croise tout ce qui se faisait, à Ste-Suzanne avec la force de l’eau. Un super BPF si on y consacre un peu de temps.

La Machine, Nièvre

En arrivant par Decize, on ne peut pas nier le passé minier de ce village, car à gauche, on a la trace du puits des Minimes et à droite, on découvre un train minier. Plus loin dans le village, un musée de la mine et un peu en contrebas du village, le chevalement métallique du puits des Glénons. Curieux de nature, je m’arrête à la hauteur d’habitants du village et je découvre, en causant, que la veine de charbon, était si près du niveau du sol, que certains habitants extrayaient leur besoin en charbon, directement dans leur jardin. Désormais fermé, le puits des Glénons sert de lieu de mémoire et de visite, et le village vit désormais, moins bien qu’avant, avec d’autres activités.

Poncé-sur-le-Loir, Sarthe

En arrivant dans ce village, on se demande ce qu’on vient y faire, tellement il ressemble à tous les villages qui longent le Loir et puis en y regardant de plus près on découvre, un château, un magnifique lavoir, une ancienne papeterie qui est aujourd’hui un centre d’art contemporain et un souffleur de verre. Du château je retiendrai l’énorme mur arrière, dit terrasse Caroline, de style gothique troubadour qui tranche avec le style Renaissance du château. L’histoire dit que ce mur a été construit par le châtelain, de l’époque, pour  cacher aux habitants du haut bourg, la beauté de sa femme. Ah, jalousie, quand tu nous tiens ! Le lavoir, superbement restauré, mérite un détour. L’eau y est d’une telle clarté, que l’on aurait presque envie de s’y baigner. L’ancienne papeterie, témoignage du riche passé de la commune, présente une innovation de l’époque, une roue de moulin horizontale. Au cœur du village, le souffleur de verre. Il faut s’y arrêter. Cet artiste, à l’aide d’oxyde et de pigments, réalise des oeufs de verre, dit oeufs de Noël, aux reflets colorés, de toute beauté. Entré banalement, dans ce village, on en ressort avec l’envie d’y revenir.