La Gazette du BPF
n° 17 – décembre 2016BPF et plus beau village de France : Auvillar
Certains villages cumulent le privilège d’être à la fois site contrôle BPF et plus beau village de France. S’il y a 534 sites BPF, on ne dénombre à ce jour que 157 villages faisant partie de l’association des « Plus beaux villages de France ». |
AUVILLARDépartement du Tarn-et-Garonne, province de Gascogne. Auvillar est depuis 1994 l’un des Plus beaux villages de France, avec son quartier du port et des monuments remarquables comme la halle circulaire, la tour de l’Horloge et l’église Saint-Pierre. Auvillar est une étape pour les touristes et les pèlerins du chemin de Compostelle. Le village est situé sur la Garonne, entre les villes d’Agen et de Montauban, sur un éperon rocheux dominant le fleuve. La vue s’étend des portes de l’Aquitaine aux côtes du Quercy. Au bout de la longue plaine, un pont suspendu franchit la Garonne entre Espalais et le port d’Auvillar. D’abord connue comme cité gallo-romaine (Alta Villa), c’était un oppidum fixé sur un éperon rocheux. Elle fut victime de nombreuses invasions, particulièrement celle des Normands, jusqu’au XIe siècle. Au XIIe siècle, la ville devient chef-lieu d’une vicomté unie à la vicomté de Lomagne, puis propriété des comtes d’Armagnac aux XIVe et XVe siècles avant de devenir, au XVIe siècle, fief des rois de Navarre. Auvillar est rattachée à la couronne de France à l’avènement d’Henri IV en 1589. Sa situation de place forte soumet la cité à tous les conflits qui ravagent la région, depuis la croisade contre les Albigeois, la guerre de Cent Ans, les guerres de religion puis la Ligue. Du XVIIe au XIXe siècle, Auvillar doit sa prospérité à deux industries, la faïence, dont une usine était située au lieu-dit Lance, et la préparation des plumes d’oie utilisées en calligraphie, ainsi qu’au transport fluvial. Au début du XIXe siècle, le trafic batelier atteignait 3 000 bateaux par an. Par une ruelle, bordée de vieilles maisons du XVe au XVIIIe siècle, dont celles des Consuls et de la chapelle, désaffectée, des Carmes, on arrive sur une place à couverts où trône une halle circulaire sur colonnes, construite en 1830 sur les restes d’une ancienne halle quadrangulaire, et véritable leçon d’architecture et d’urbanisme. La tour de l’Horloge surplombe la porte Arnaud Othon, du nom d’un vicomte d’Auvillar. Elle marque aussi l’entrée de la vieille ville. La construction de l’époque de Louis XIV est en pierre et briques. Les portes et les fenêtres sont en plein cintre et chaque étage est agrémenté de moulures fouillées dans la brique. La place de la halle est constituée de nombreuses demeures des XVIIe et XVIIIe siècles L’église Saint-Pierre est un ancien prieuré bénédictin des XIIe et XIVe siècles. Elle fut restaurée aux XVIIe et XIXe siècles. Longue de 43 m, elle conserve une partie romane, aux pierres claires et sombres alternées et une voûte gothique à liernes et tiercerons. Un trésor est conservé dans la crypte de l’église. Sur les anciens quais, la chapelle Sainte-Catherine-du-Port date du XIVe siècle. Sainte Catherine était la patronne des mariniers. Sur sa façade, un chrisme de l’époque carolingienne est visible. Deux musées : Musée du vieil Auvillar avec ses faïences du XVIIe siècle et sa fabrications de plumes d’oie pour l’écriture et un ex-voto de mariniers ; Musée de la atellerie sur les deux niveaux de la tour de l’Horloge. À consulter : le très beau diaporama de Jean-Marie Clausse concernant Auvillar, sur son site « Parcourir la France ». |