La Gazette du Brevet des Provinces Françaises N° 24
Hiver 2022-2023

Promotion ? Vous avez dit PROMOTION ?

C’est un grand Honneur que Jean-Louis Rougier me fait en me confiant l’Edito de la Gazette N°24 !

Depuis l’an dernier, votre journal numérique est devenu « La Gazette du BCN/BPF ». C’est avec plaisir que j’y contribue en tant que délégué fédéral au BCN.

Lorsque j’ai fait le bilan fin 2021 pour le BCN, 2 chiffres m’ont surpris :

• 0,10 % de nos licencié(e)s ont envoyé une carte BCN pour l’homologation (sur 104918)
• 2,02 % des clubs ont participé durant cette année (sur 2765)

Ces chiffres sont incroyablement faibles ! Pourquoi ?

Le BCN est le premier brevet de tourisme à Vélo créé en France, qui, à mon avis, est l’essence même de notre activité : Le CYCLOTOURISME !

Le BPF a rejoint le BCN quelques années après, il permet d’approfondir notre connaissance de notre beau pays, de connaître ses plus beaux sites, ses richesses !…

Mais alors pourquoi y a-t-il si peu de participants ? Si peu de clubs ? Pourquoi ce désintéressement ? Comment expliquer que certains licenciés ne connaissent même pas l’existence de ces deux brevets ! Pire, certains dirigeants ignorent, eux aussi nos brevets !

Partant de ce constat, j’ai proposé à notre commission d’entreprendre une campagne de promotion :

• Articles et reportages sur Cyclo-mag.com
• La double page du BPF dans notre revue Cyclotourisme est devenue la page du BCN/BPF,
• 3 pages de publicité sont parues sur notre revue,
• Le règlement, appelé désormais « La règle du jeu », a été mis à jour
• Un stand BCN/BPF a été tenu à l’AG de Niort.

Mais la plus belle façon de promouvoir nos brevets, c’est d’en parler le plus possible, entre vous, avec vos Amis. N’hésitez pas, profitez des assemblées de COREG, de CODEP, de clubs, pour les présenter. Photocopiez et distribuez sans modération le flyer reproduit dans cette gazette !

Découvrir son pays, sur son Vélo, quel beau défi !

Ma plus grande satisfaction cette saison, c’est de voir que le BCN attire aussi bien les « anciens » (un lauréat du BCN à 85 ans) et les plus jeunes (14 ans) !

Les longues distances ont le vent en poupe, quel plaisir de constater qu’ils pratiquent, eux aussi, nos brevets ! Le COVID a freiné la participation, et nous n’avons pas retrouvé l’affluence des meilleures années.

Bilan de la promotion 2022 du BCN : une embellie s’amorce, avec une progression de 65 cartes reçues pour 77 clubs participants, 29 nouveaux inscrits dont 9 femmes.

Je reste convaincu que les effets promotionnels seront plus probants dans les prochaines années ! Notre travail sera récompensé !

Bonne lecture de cette nouvelle gazette du BCN/BPF !

Jean-Marc Lefèvre, Délégué Fédéral aux BCN.

LAUREATS DU BPF MILLESIME 2022*

Le château de Maintenon, BPF 28, Province d’Orléanais © M. Debuteau

LAUREATS DU BCN MILLESIME 2022*

Le Pont de Montvert, BPF 48, Province du Languedoc © G. Beautru

LAUREATS PAR PROVINCES 

Mirepoix, BPF 09, Province du Comté de Foix © G. Gourmelen

 Moret-sur-Loing, BPF 77, Province d’Île-de-France © J-M. Rogez

Bénévent-l’Abbaye, BPF 23, Province de la Marche © J-L. Rougier

Minerve, BPF 34, Province du Languedoc © G. Beautru

LES PAGES BCN

BILAN 2022 EN QUELQUES CHIFFRES

159 participants ont envoyé au moins une carte pour homologation, dont : 29 nouveaux participants (9 femmes et 20 Hommes).

A la date du 30 septembre 2022, j’ai reçu 224 cartes à homologuer (c’est mieux qu’en 2021 ; 152 cartes) mais moins bien qu’en 2019 avec 355 cartes soit 42 % de moins !

Cela représente un total de 1972 départements homologués pour 2022.

Le total des départements homologués pour ces 159 participants est de 7801 départements depuis le début de leur participation.

72,32 % sont des Hommes, 27,67 % sont des Femmes.

2 participants ont homologué par internet soit un total de 4 cartes.

Aucun participant ne signale participer en VAE.

17 participants ont terminé leur BCN (le dernier numéro d’homologation est le 1216).

Le participant le plus âgé a 85 ans et la plus âgée 80 ans. Le participant le plus jeune a 14 ans et la plus jeune a 16 ans.

La moyenne d’âge des participants (H et F) est de : 62,54 ans.

77 clubs ont participé soit 2,8 % des clubs (2749 à cette date) et 7 membres individuels.

0,15 % des licenciés ont envoyé au moins une carte BCN en 2022 (105914 à cette date).

Dans l’Eure © J-M. Lefèvre

LE PREMIER LAUREAT 2022 DU BCN

Gilbert Boch a terminé son BCN le 30 mars 2022, il a inauguré la liste des promus pour 2022.  Il devient le 1200^e lauréat de ce prestigieux brevet.

Gilbert est licencié à la FFCT depuis 2010 au sein du club de Wasselonne (Bas Rhin).

C’est le premier Lauréat du BCN de ce club, il en est très fier…C’était pour lui une grande motivation, se prouver qu’il était capable de finir ce brevet et de surcroît, le premier de son club…

Il participe également au BPF, il ne lui manque que 120 contrôles pour terminer ce brevet.

Le premier « tampon » pour son BCN il l’a récupéré à Ferrette dans le Haut-Rhin le 25 mars 2012, et le dernier à Honfleur, dans le Calvados (14) le 22 mars 2022, jour important pour Gilbert, puisqu’il fêtait ce jour-là son 65^e anniversaire, un beau cadeau…

Il aura donc mis 10 années pour mener à son terme ce beau brevet : Bravo !

La chasse aux 91 tampons n’est pas si simple, certains contrôles sont ardus à glaner, et notamment les pointages en altitude (Tourmalet, le Mont Ventoux, le Gioberney…) Mais Gilbert est tenace, courageux et passionné.

La fin de son BCN lui permet d’affirmer : La France est belle !

Il avoue aussi, une petite sottise, il a confondu le pointage d’Aubusson (Creuse 23, qui n’est pas un site retenu pour le BCN) avec Aubusson d’Auvergne (63 Puy de Dôme, site BCN), une belle petite erreur de quelques dizaines de km…certainement liée à la fatigue…Cela fait aussi partie des anecdotes qu’il aura plaisir à raconter à ses Amis du club.

Gilbert, a tellement apprécié sa quête du BCN, qu’il a commencé un second cycle !

Jean-Marc Lefèvre d’après un texte de Gilbert Boch.

Le château de Pierrefonds, BPF 60 © G. Beautru

REFLEXIONS ET ETATS D’AME DU DELEGUE FEDERAL AU BCN

Voilà déjà 2 ans que j’ai succédé au regretté Pierre Cazalières, comme délégué fédéral en charge du BCN.

Travail complétement nouveau pour moi ! Bien que je sois lauréat de ce brevet (806) et de son frère le BPF (597) je ne connaissais pas du tout la façon de faire. Et en raison de la très mauvaise santé de mon prédécesseur j’ai dû faire ma formation tout seul ! Heureusement que mon collègue et ami Jean-Louis Rougier était là, il a répondu présent à chacune de mes interrogations, et rapidement, je lui suis très reconnaissant et je le remercie infiniment ! C’est en quelque sorte, mon maître d’apprentissage !

Le travail du Délégué au BCN est prenant, mais agréable, c’est un plaisir de recevoir, contrôler, valider vos cartes. Depuis ma prise de fonction j’en ai contrôlé 376 (à fin septembre). La grande majorité d’entre vous est adepte des contrôles par tampons ! (Parfait) plus rare sont les photos de panneaux des communes ou des sites.

Je mets un point d’honneur, à homologuer vos cartes dès la réception, généralement elles repartent chez vous le lendemain de leur arrivée.

Je n’ai pas eu de gros problèmes avec vos cartes, dans l’ensemble elles sont très bien tenues, et en bon état. Il y a bien de temps en temps un petit couac ! Mais on trouve toujours une solution…

Une seule fois, le participant avait découpé sa carte en plusieurs morceaux de façon à positionner les contrôles par ordre croissant des départements, le tout était recollé, mais la carte n’avait plus d’allure. Franchement ce n’est pas nécessaire, la carte est très bien comme elle est ! Et j’accepte bien sûr le désordre dans vos pointages ! Comprenez des pointages en fonction de vos voyages, de vos envies ! Le BCN et le BPF c’est la liberté à Vélo !

Parfois il manque votre numéro de participant, c’est bien gênant pour moi, car il me facilite la recherche de votre fiche de suivi, ou si vous n’en avez pas encore, dites-le-moi !

Un point qui m’a énormément surpris, environ 80 % des cartes reçues, ne sont pas accompagnées d’un petit mot sympathique, d’explication, ni même d’un bonjour !

J’ai honnêtement trouvé cela bizarre ! Je pense qu’une forme de sympathie, voire d’amitié doit s’installer entre l’homologateur et le (la) participant(e) (nous sommes Cyclos tous les deux) pensez donc que parfois le BCN c’est l’œuvre de la vie d’un Cyclo, et en moyenne il faut une bonne dizaine d’années pour le mener à son terme.

Vous allez donc m’écrire et souvent, au moins dix fois, le temps du brevet, alors recevoir des courriers, presque anonymes, me gêne un peu…

Autre point qui me surprend, plusieurs participants, présentent des cartes avec des tampons de sites qu’ils ont déjà validés dans le passé, parfois même sur la même carte ! Etourderie sans doute ? Quand je participais au BCN, je cochais les départements sur une carte, vendue par la fédé. Cela était d’une grande utilité. Je tiens à disposition, un tableau Excel avec les 534 sites contrôles, si vous êtes intéressés n’hésitez pas à me le demander (bcn@ffvelo.fr).

Enfin je vous invite à envoyer vos cartes (BCN/BPF) au fur et à mesure de votre progression et dès que la carte est complète, ceci pour éviter à votre délégué une surcharge de travail bien compréhensible ! Il n’est pas normal d’envoyer 10 cartes le même jour pour la même personne.

Bonne saison à toutes et tous !

Jean-Marc Lefèvre, Délégué Fédéral au BCN.

FLORILEGE DES PETITS MOTS RECUS CETTE ANNEE 

Gilbert : « Sauf erreur de ma part et d’après mes pointages, je devrai avoir tamponné tous les BCN. En sachant que le dernier m’a été apposé sur la carte le jour de mon anniversaire ».

Gilles : « Je me suis inscrit en 1979, mais depuis 1984 je n’avais plus fait de contrôle, je viens de reprendre mes randonnées BCN/BPF ».

Alain : « Et voilà ! Sauf erreur de ma part, ces deux cartes BCN complétées terminent mon parcours de « Toute la France dans les jambes » commencé en 2012 ».

Armel : « Veuillez trouver ci-joint mon 91^e et dernier pointage pour homologation d’un BCN engagé depuis mai 2005. 17 ans pour réaliser ce BCN, il est encore temps de redoubler, mais d’abord terminer le BPF en cours ».

Michel : « Heureux de retourner sous ce pli ma dernière carte pour homologation du BCN pour les 4 départements manquants. J’avais déjà fait le point avec Pierre Cazalières dont nous regrettons tous le départ ». Mais heureux de retrouver à cette tâche un Cent coliste, l’étant moi-même ».

Bruno : « En vous souhaitant bonne réception pour cette dizaine supplémentaire. Je pense qu’après ces mois de vacances et de randonnées le travail ne vous manque pas.

Antoine : « Merci de vous occuper de ce superbe challenge qui m’a permis de découvrir la France ».

Michel : « Nous avions cru avoir terminé tous les départements du BCN, en vous envoyant nos dernières cartes, mais comme vous l’avez remarqué nous avions compté 2 fois la Corrèze, sans nous apercevoir d’avoir oublié le Val d’Oise. Cette erreur et cet oubli prouvent qu’il est bien préférable d’envoyer les cartes BCN au fur et à mesure de leur remplissage, plutôt que les garder en réserve ! ».

Bernard : « Commencés en 1988 nos pointages nous ont permis de découvrir tout le territoire, nous avons apprécié les petites routes, loin de la circulation, des paysages très divers et de jolis villages, en prenant notre temps, souvent arrêtés à l’heure du café ou de la bière, nous avons fait des rencontres sympathiques ».

Jean-Yves : « Dans la vie il faut se fixer des objectifs, alors en 1985 j’ai commencé le BCN que j’ai terminé en 2004 (19 ans plus tard). En 2005 je me suis relancé le défi d’une deuxième série de BCN (différents de la première) achevée en 2019 (14 ans). Et pourquoi pas une troisième série (je n’ai pas tout découvert de ces sites). Voici donc la 1^ère carte de ma 3^e série, sites différents des 2 premières ».

Merci également à Isabelle, Christophe et Gilbert pour l’envoi d’une belle carte postale !

Le Mont-St-Michel, BPF 50, Province Normandie, © J-M Lefèvre

HOMMAGE AU BCN

Dans mon jeune temps comme disent les vieux, j’avais habillé un mur de ma chambre d’une carte de France. J’avais aussi acquis un petit calepin qu’éditait la FFCT et qu’elle avait baptisé pompeusement « Guide Cyclotouriste ». En ces temps reculés, la FFCT était pauvre de moins de dix-mille adhérents, et c’était déjà une chance que d’avoir ce guide. Un trésor y était caché, dans des pages de mauvais papier : la liste et les coordonnées cartographiques des cinq-cent-quarante sites du BPF, dont une grande partie étaient aussi ceux du BCN.

Beaucoup de ces noms de lieux m’étaient totalement inconnus mais, muni d’un double décimètre, je les cherchais sur les cartes Michelin au deux-cent millième, et les marquais sur ma carte au millionième d’un cercle rouge. Puis avec un gros crayon bleu, je les joignais par groupe de six du même département. Et cette carte, toute raturée de rouge et de bleu, allait me suivre au fil des déménagements pendant près de vingt ans, œuvre étrange qui suscita parfois des questions moqueuses.

Je pointai à Dampierre (Yvelines) mon premier contrôle le 26 décembre 1968, cadeau de Noël, besoin d’aller prendre l’air à la veille de mes vingt ans. Je reçus l’ultime coup de tampon le 22 août 1984 à Barre-des-Cévennes (Lozère), entouré des trois enfants et de celle qui composaient  ma nouvelle vie de jeune père de famille.

Ces contrôles que j’ai grappillés au fil du temps, sont des témoins d’années heureuses. Grâce à eux j’ai arpenté en profondeur un pays qui est objectivement un des plus variés qui soient, un des plus beaux aussi. Il possède les dimensions idéales pour être parcouru à bicyclette, ni trop grand comme les USA, ni trop petit comme la Belgique.

Il est le pays des trente-six-mille communes, chacune avec son propre passé et son décor. Il est le pays des plaines, des fleuves, des montagnes, des lacs, des forêts, des côtes et même des déserts. Pour nous, les petits cyclistes, il est enfin le pays d’un merveilleux réseau de routes secondaires. C’est un peu grâce au BCN que je l’ai découvert et aimé. Et je l’aime toujours autant, ce pays qui est le mien.

Alain Collongues – Audax Club Parisien – Lauréat BCN 247

Dans les Alpes de Haute-Provence © J-M Lefèvre

BCN et BPF sont-ils compatibles avec les Brevets longues distances ?

4 Randonneurs, adeptes des longues distances, donnent leurs impressions sur le BCN/BPF.

Stéphane Gibon (Comité directeur de la FFCT et Président commission Longues distances)

Le BPF et BCN est pour moi un grand jeu à l’échelle d’une vie et d’un pays. Un jeu car c’est d’abord un immense géo-coaching à envisager sur le temps long et à la force du jarret.

Ensuite, c’est un prétexte afin de faire du vélo … qui n’a pas fait un détour, rallongé une sortie ou même planifié un voyage à vélo afin de valider un BPF ?

En dernier, ce sont des idées de site à visiter. Je n’aurais pas eu l’idée de visiter certains endroits sans les BCN/BPF mais il est à noter que certains sites interrogent parfois sur leur intérêt vis-à-vis d’un autre site ou interrogent sur le manque de certains thèmes de découverte, je n’ai par exemple pas de souvenir de site de la seconde guerre mondiale, ou d’ouvrage d’art / industriel du 20 et 21^ème siècle.

Depuis quand ?

J’ai pointé le premier par inadvertance au Grand Ballon d’Alsace lors de la semaine fédérale de Cernay en 2005 (une photo prise devant le panneau juste pour le souvenir). Sinon, je les pointe depuis 2010-2011

BPF / BCN et longue distance ?

Evidemment, sur une Diagonale ou un BRM, il est difficilement possible de passer trois heures à visiter un site, un musée, une église mais un simple passage est souvent suffisant afin d’apprécier le site … et puis on y vient sur une longue-distance et on y revient par la suite sur un rythme plus doux.

Le randonneur au long cours n’est pas qu’un amoureux des kilomètres et de l’effort, il aime aussi les routes bucoliques, la beauté, l’histoire et aime découvrir tout simplement notre pays. Sur une diagonale, « chasser » les BPF/BCN peut être un fil-rouge afin de tracer son parcours.

Sur ma dernière diagonale en 2018 de Strasbourg à Hendaye, après deux nuits à bivouaquer, je suis arrivé à 18h à Conques. Quelle récompense, quelle beauté ! J’ai visité l’abbaye Sainte-Foy avant de dormir dans le village puis nous y sommes revenus en famille et nous avons visité plus longuement la commune dont le Trésor.

Lors de ces grandes randonnées où le nombre de département peut être important, je privilégie le pointage par photo afin de ne pas transporter une dizaine de carton.

Paysage normand © J-M Lefèvre

François Mouezy (Randonneur de la Mayenne, organisateur de Brevets longues distances)

Ta vision du BCN/BPF ?

Ces BCN/BPF sont pour moi les plus beaux brevets organisés par la FFCT, mêlant le cyclotourisme et la découverte d’endroits magnifiques.

Qu’elle est ta motivation dans ces brevets ?

Partir à la découverte de villes et villages, d’endroits merveilleux ou je ne serai jamais allé sans les BCN/BPF. Le Gioberney 04, par exemple…

T’arrive-t-il de pointer des BCN/BPF en réalisant un BRM (ou autres longues distances) ?

Oui je me sers souvent de ces BCN/BPF pour tracer mes longues distances, comme pour les diagonales de France ou mes voyages itinérants.

Vers le col de la Croix de Fer, BPF 73, Province de Savoie © J-M Lefèvre

Jean-Marc Lefèvre (Délégué au BCN, adepte des longues distances et de Randonnées permanentes, et surtout de longs voyages à Vélo… 40^e licence FFCT cette année !).

Je suis lauréat du BCN (806) et du BPF (597) Ces deux brevets de tourisme ont alimenté ma vie de Cyclotouriste pendant de très longues années…

Ils m’ont permis de connaître la France, dans ces moindres recoins, ce sont deux magnifiques Brevets, accessibles à toutes et tous…La grande souplesse de la règle du jeu autorise touts les cyclos à prétendre obtenir un jour ces deux brevets !

J’ai tracé beaucoup de voyages en fonction des sites BCN/BPF, mais il m’est arrivé de pointer un site lorsque je participais à un brevet ou une Diagonale. J’ai souvenir par exemple d’avoir pointé à Carhaix et Huelgoat le 23 août 1995 pendant le Paris-Brest-Paris.

Il est évident, que pointer pendant un Brevet, ne permet pas d’approfondir la visite du site, mais cela donne un bel aperçu, et donne surtout l’occasion de revenir. C’est souvent ce que j’ai fait, de surcroît avec la petite famille…

Mais la plupart de mes pointages, je les ai faits lors des Randonnées permanentes et des voyages à Vélo, cela donne du temps pour flâner, photographier, et s’imprégner du site.

BCN et BPF : les faux jumeaux

Le BCN, c’est un voyage à travers l’hexagone avec 91 pointages dans 91 départements différents (Corse comprise). De suite on comprend que la tache va être longue mais on pourra être fier de dire « j’ai parcouru la France à vélo ». Pour un avaleur de km, la tâche n’est finalement pas si difficile que cela, ni si longue. Le jeu est simple : aller dans tous les départements.  Ici, la notion d’un voyage est primordiale.  Réaliser des pointages lors de randonnées « chronométrées » comme une diagonale ou un BRM me semble irréaliste.

 Le BPF, c’est du tourisme en profondeur avec 6 pointages par départements. C’est un brevet qui se déguste pointage par pointage, visite par visite, photographie par photographie. La notion de temps de compte plus. C’est l’œuvre d’une vie d’un touriste à vélo.  « Pointer » lors d’une épreuve comme une diagonale me semble ne pas correspondre à la philosophie du BPF, bien qu’il existe des sites comme les cols où cela serait compatible.  Autour de moi, je vois bien trop souvent une chasse au pointage qui se résume à une photo du panneau d’entrée en agglomération ou à un coup de tampon chez le boulanger du coin. De même, certains organisateurs de BRM mettent en exergue le fait que le parcours passe par des sites BPF, alors que la plupart des participants termineront leur brevet bien avant les délais impartis ayant essentiellement regardé leur GPS et le chronomètre. Mettre des sites BPF sur un BRM devrait simplement déclencher l’envie d’y revenir une autre fois pour visiter….

La carte postale D’Angles-sur-l’Anglin, BPF 86 © J-P Mary

Avec ces deux brevets, le cyclo visitera des lieux quelquefois bien peu connus du grand public mais qui valent le détour en particulier dans les zones rurales les plus reculées où vivent des gens dans un monde bien différent de celui de la télé- réalité.

Il y a deux façons d’appréhender un lieu de contrôle : soit se documenter au préalable sur le site, soit un fois sur place, essayer de « trouver » pourquoi l’endroit mérite d’y passer.

Très vite, on s’aperçoit de la richesse et surtout de la diversité de notre pays : Comment l’homme, le terroir, l’histoire, les religions ont façonnés notre territoire.

Le plus fabuleux, c’est que tout change tous les 100 – 150 km, soit en une journée de vélo.

Alors depuis près de 40 ans, je sillonne la France. Dans quelques mois, j’en aurai fini avec le BPF et mon second BCN. Cependant, je me suis fixé une nouvelle règle du jeu : faire une carte postale photographique de chaque point de contrôle. Il n’y aura donc jamais de fin.  Ma vie sera-t-elle assez longue ?

Jean-Pierre Mary – Randonneur Vendômois – Lauréat BCN 312 & BPF 697.

A VELO TOUT EST PLUS BEAU !

Ci-dessous, vous allez découvrir deux approches différentes du BCN, celle de Mireille et Michel, respectivement âgés de 80 et 85 ans et celui de Damien âgé de 15 ans, 70 années les séparent et pourtant un même point commun : l’amour et la beauté de notre pays et des voyages à vélo.

Mireille et Michel Guillerault

Longtemps avant de connaître la F.F.C.T. et de nous inscrire dans un club Grenoblois, nous entreprenions souvent de longues randonnées cyclistes pendant nos vacances, ce qui nous avait permis, pendant plus d’une vingtaine d’années, de déjà parcourir de nombreuses régions de France.

Vers 1994 nous avons voulu remplacer nos vieilles randonneuses Liberia par des randonneuses plus modernes, et l’artisan-vélociste qui nous les a construites nous a fait connaître les organisations cyclotouristiques, d’où notre affiliation assez tardive à un club F.F.C.T.

Au bout d’un certain temps nous avons pu découvrir l’existence des sites B.C.N.-B.P.F.  et nous avons commencé à les collectionner un peu au hasard, en particulier lors des semaines fédérales ou pendant des séjours organisés par notre club.

Col de l’Iseran, BPF 73, Province de Savoie © J-M Lefèvre

Vers 2003 nous nous sommes inscrits aux Flèches de France (organisation de l’Audax Club Parisien). Constatant alors que ces 20 Flèches (de Paris à une ville située sur la frontière terrestre ou maritime de la France) nous faisaient chaque fois parcourir à la suite de nombreux départements, nous avons pensé que le B.C.N. était merveilleusement adapté à ce type de randonnées. En effet parmi les six sites possibles pour un département, nous pouvions choisir celui qui nous attirait le plus ou celui qui s’adaptait le mieux à notre parcours.

Ainsi, c’est en 2004, pour la Flèche Paris-Brest, suivie de la Flèche Nantes-Paris que nous avons inauguré notre première carte B.C.N, en commençant par Montfort-l’Amaury (Yvelines), Longny-au-Perche (Orne), Lassay-les-Châteaux (Mayenne), Fougères (Ille et Vilaine), etc… À notre retour trois semaines plus tard à Paris nous avions déjà inscrits les 10 départements de la première carte.

En 2008, en traversant la Nièvre lors de la Flèche Marseille-Paris, nous avons constaté que nous avions déjà roulé dans tous les départements métropolitains. Cependant, en pointant sur notre 7^ème carte à La Machine (Nièvre), nous n’avions encore inscrit que 62 départements pour le BCN. Nous ne pouvions en rester là et il nous restait à « officialiser » ce T.L.F.D.L.J., ce que nous avons fait au cours de nos dernières Flèches de France, puis ensuite de manière moins systématique.

Après quelques années sans aucune inscription nouvelle sur nos cartes, nous avons enfin terminé cet été l’inscription sur nos cartes de la totalité des 91 départements du B.C.N.

Du moins nous l’avons cru, car n’ayant pas envoyé nos cartes au fur et à mesure au responsable, nous ne nous étions pas aperçus que nous avions inscrit deux fois la Corrèze, une fois en 2004 à Voutezac et une autre fois en 2014 à Argentat, sur une autre carte. Or, si un département a été inscrit deux fois, c’est bien sûr qu’il en manque un autre dans la liste !

Heureusement le département manquant était le Val d’Oise, proche cet été de notre lieu de vacances, et nous avons ainsi obtenu notre dernier coup de tampon dans la vallée de la Seine le 22 août dernier à Vétheuil, un bien beau site où nous étions d‘ailleurs déjà passés deux fois auparavant…

Cette petite mésaventure montre bien qu’il vaut mieux envoyer au responsable, au fur et à mesure, les cartes complétées, plutôt que de les garder au fond d’un tiroir et les envoyer toutes en même temps à la fin, comme nous l’avons fait. « Nostra culpa »  !… :

Chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour à Camaret, BPF 29, Province de Bretagne © J-L Rougier

Que de beaux sites de la France le B.C.N. nous a fait visiter ! Dans l’impossibilité d’en citer beaucoup, contentons-nous de nous remémorer trois d’entre eux.

Le premier, c’est Superbagnères (Haute-Garonne) en 2004, une montée magnifique par un temps splendide, en couronnement de notre Flèche de France Paris-Luchon. Les Pyrénées dans toute leur splendeur.                                   

Le second, c’est la modeste localité de St-Bonnet-Tronçais (Allier) en 2006, où nous avons pu le soir, grâce à notre hôte du jour, admirer l’effet du coucher de soleil sur les chênes de la forêt de Tronçais, un embrasement doré spectaculaire.

Le dernier, c’est St-Martin-du-Canigou (Pyrénées Orientales) en 2013, le site le plus « extra-ordinaire » de toute la série, à la fois par son approche (un chemin viabilisé étroit et en très forte pente qu’il nous a fallu monter à pied) que par l’abbaye elle-même, toute enveloppée d’une brume masquant ou démasquant les différents bâtiments. La visite de l’abbaye elle-même, sous la conduite d’un moine, reste aussi un souvenir marquant.                                                     

Et encore merci au responsable du B.C.N. à qui nous avons donné d’un coup beaucoup de travail.

Mireille et Michel Guillerault – Cyclotouristes Grenoblois – Lauréats BCN 1211 & 1212.

Damien Stéphan

Je suis Damien Stéphan, j’ai 15 ans et je fais du cyclotourisme en club depuis mes 7 ans. Plus récemment, je me suis tourné vers le cyclisme (pratique en compétition) qui offre un côté plus sportif au vélo, mais tout en continuant le cyclotourisme via les BPF / BCN et le voyage à vélo.

Je voyage à vélo depuis mes 1 an avec ma famille (dans une remorque, puis en tandem couché et enfin sur mon propre vélo). Nous avons récemment fait avec ma famille un « grand voyage » sur 5 mois. Nous sommes partis de Split en Croatie, et nous avons rejoint Athènes. Nous avons ensuite traversé la mer Égée pour se rendre en Turquie que nous avons traversée du Sud-Ouest au Nord Est. Nous avons continué à rouler jusqu’à Tbilissi, en Géorgie, avant de prendre l’avion pour Varsovie et de traverser les Pays Baltes et la Suède. Je pense que le voyage à vélo fait partie intégrante du cyclotourisme, il permet de découvrir de nouvelles choses, tout en restant sur son vélo.

Je pratique depuis plusieurs années les BPF et BCN. C’est mon grand-père qui nous y a initiés avec mon frère. Pour moi, le brevet est intéressant car il permet au moyen d’une « quête » de faire découvrir des villes et villages dans lesquelles je ne serais pas forcément passé, mais qui valent le détour. Pour les chiffres, j’ai actuellement validé 43 BCN.

J’ai récemment créé un site web de gestion des BPF / BCN. En effet, je saisissais manuellement les sites visités sur un tableur et je les reportais aussi sur une carte en parallèle. Mais ce système était peu pratique et difficile à garder synchronisé, à cause du fait que les outils soient séparés et que tout se fasse à la main. C’est ce qui m’a conduit à penser et développer BpfMgr (qui signifie Bpf Manager), un site pour gérer facilement et efficacement ses BPF et BCN.

Le site BpfMgr est disponible à l’adresse bpfmgr.herokuapp.com

Pour plus de détails : github.com/DamienSn/BpfMgr

Damien Stephan – Cyclo Club Montrabéen

PAGES OFFICIELLES

BCN / BPF : LA REGLE DU JEU

Ces deux brevets sont réservés aux licenciés FFCT, ils sont destinés à faire visiter la France à Vélo, ou à tandem. L’usage du VAE (Vélo à assistance électrique) est toléré en le signalant sur la carte de route. (cocher la case prévue à cet effet).

Le BCN, consiste à recueillir un contrôle par département Français, soit 91 contrôles.

Le BPF, consiste à recueillir 6 contrôles par département Français, soit 534 contrôles. Il faut une carte BPF par département.                 

Cas particulier de la région parisienne (75; 78 ; 91 ; 92 ; 93 ; 94 ; 95)

Pour le BCN : 1 contrôle dans les Yvelines (78), un dans l’Essonne (91) un dans le Val d’Oise (95).

Pour le BPF : 2 contrôles dans les Yvelines (78), 2 dans l’Essonne (91) 2 dans le Val d’Oise (95). Ces 6 contrôles peuvent figurer sur la même carte BPF.

Les autres départements (75 ; 92 ; 93 ; 94) ne sont pas pris en compte.

Les cartes de route spécifiques à chaque brevet (BCN ou BPF) sont à commander auprès de la boutique Fédérale, commande en ligne possible, via le site fédéral. C’est bien la carte elle-même qu’il faut faire tamponner, les post-it, étiquettes et collages ne sont admis qu’à titre de dépannage.

La carte doit être remplie en indiquant tous les renseignements demandés, permettant l’identification sans équivoque du participant et de son club. Une carte anonyme ne peut pas être homologuée.

Les contrôles se feront :

Par apposition d’un cachet (commerçant, office de tourisme, mairie, tout lieu public etc…, à l’exception des gares et organisme de transport) dans la case prévue à cet effet.

Lors de manifestations nationales (Semaine fédérale, concentrations etc… le cachet de la permanence remplace n’importe quel site du département en question). C’est le « jocker ».

Il est possible, d’apposer une étiquette, une carte du commerçant, ou encore un ticket de caisse mentionnant le nom de la localité.

Par une photo du Vélo devant le panneau de la commune. S’il y a plusieurs participants, il faut autant de vélos que de participants sur la photo. L’idéal étant le selfie (participant + vélo + panneau de la commune).

Toujours s’assurer que le nom de la commune soit lisible.

La signature ou autres écritures manuscrites du commerçant ne sont pas recevables et le contrôle ne sera pas validé.

Dans tous les cas, la date de passage sera indiquée.

Les sites contrôles sont consultables sur le site de la FFCT, ils peuvent être envoyés par mail en le demandant aux délégués fédéraux de ces 2 brevets.

Une carte de route BCN, permet de recueillir 10 départements (10 contrôles).

Une carte de route BPF, permet de recueillir 1 département (6 contrôles).

Les contrôles de nuit sont interdits. Certains sites ne sont accessibles que l’été ! Ils ne sont homologables qu’à cette période et ne peuvent pas être remplacés par un autre site. Par exemple, si le Ventoux est fermé, on ne peut pas le remplacer en pointant au Chalet Reynard en automne ou à Bédoin en hiver !

Deux possibilités pour faire homologuer sa carte :

– l’envoyer au délégué fédéral par courrier postal (joindre obligatoirement une enveloppe timbrée comportant l’adresse du destinataire)

– l’envoyer par courrier électronique (mail) au délégué fédéral concerné.  (En utilisant impératif la dernière version de la carte de route qui est prévue pour cette homologation).   

– dès qu’une carte est complète (BCN ou BPF) il est conseillé de l’envoyer aussitôt pour homologation. Pour le BPF, l’homologation peut se faire département par département, sans attendre que la province soit complète.

Un numéro de participant est attribué lors du premier envoi pour homologation, ce numéro devra être noté sur les cartes suivantes.

Le participant est déclaré lauréat du BCN ou du BPF lorsque l’ensemble des contrôles est homologué. Il n’y a aucune limite de temps pour le faire.

Il faut impérativement avoir terminé le brevet en cours (BCN ou BPF) pour en commencer un autre.

Il est possible de participer plusieurs fois au BCN/BPF

Pour le BCN :

Il est possible d’acheter la médaille spécifique dès la première homologation, celle-ci est prévue pour y coller 10 petites roues (1 roue pour 10 départements).

Pour le BPF :

Il est possible d’acheter une médaille spécifique par province homologuée.

Les médailles et les petites roues sont à commander auprès de la boutique fédérale, le bon de commande sera joint (par courrier postal ou numérique) à chaque homologation d’une carte complète.

Un diplôme et un trophée sont offerts par la FFCT à chaque lauréat du BCN et du BPF, ils seront remis par le président du CODEP concerné.

La participation au BCN/BPF donne des points pour le challenge de France :

– 10 points pour un lauréat du BCN ou du BPF

– 5 points par carte BCN complète homologuée dans l’année

– 5 points par carte BPF d’un département homologuée dans l’année

Au début de chaque année, un journal numérique « La Gazette du BCN/BPF » est publié. Il peut être envoyé à chaque participant qui en fera la demande auprès des délégués.

Les délégués fédéraux homologuent les différents contrôles obtenus. Ils ont toute latitude pour statuer en cas de litige sur la validité d’un contrôle.

Délégué fédéral pour le BCN  :                                 Délégué fédéral pour le BPF :

Jean-Marc LEFEVRE                                               Jean-Louis ROUGIER

37 rue Amédée Evrard                                              131 Impasse Aubin Beyly

02300 Chauny                                                           24 460 Négrondes

bcn@ffvelo.fr                                                            bpf@ffvelo.fr

2 NOUVEAUX SITES BPF

Lors de sa réunion des 21 & 22 octobre 2022, le Comité Directeur Fédéral a décidé de changer de changer 2 sites BPF, suite aux demandes des CoDep concernés, à savoir :

– La Rochepot est remplacé par BEZE ( CoDep 21, province de Bourgogne)

– Cintegabelle est remplacé par REVEL (CoDep 31, province du Languedoc)

Les contrôles effectués avant cette date dans ces deux sites restent évidemment valables.

BEZE

Département de Côte d’Or, Province de Bourgogne, à 30 km au nord-est de Dijon.

Les principales curiosités :

– Les grottes et la résurgence de la Bèze.

Connue, dans sa partie initiale, depuis le Moyen Âge, la Grotte de la Crétanne servait de refuge aux moines et aux villageois en cas d’invasion du bourg. La rivière souterraine fut découverte le 16 septembre 1950 par les membres du spéléo club de Dijon.

– L’abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul de Bèze fondée en 630. Le patrimoine se compose de quelques vestiges de l’ancienne abbaye : de l’église (début du XII^e siècle), de la chapelle, du bâtiment conventuel, du réfectoire, du dortoir, d’un lavoir et d’un cellier. Deux tours sont également préservées : la tour de Chaux au sud et la tour d’Oysel au nord.

Promenade autour de la résurgence de la Bèze © CoDep 21

– L’école monastique. L’abbaye de Bèze fut une des premières à en posséder une, dès 655. Celle-ci se trouvait dans l’enceinte de l’abbaye afin d’éduquer les jeunes moines. C’est la plus ancienne maison de Bèze. Le premier étage servait de grenier à grains pour le monastère. En face, on voit une maison à colombage très ancienne elle aussi.

– La tour d’Oysel. C’est la deuxième tour des fortifications de l’abbaye subsistante de l’enceinte fortifiée du XV^e siècle. Elle se situait à la jonction de la rivière et des douves entourant l’abbaye et qui seront comblées au XVIII^e siècle. Dès lors, la tour est désignée comme « servant de colombier ». Les murs ont 1,75 mètre d’épaisseur. Accolé à cette tour, il y a le « lavoir des sœurs ».

L’abbaye et la tour d’Oysel  © CoDep 21

– L’église Saint-Remi. La première chapelle paroissiale remonterait au VII^e siècle. La première église fut construite en 960 par les villageois et placée sous le vocable de saint Remi.

Cette église fut reconstruite de nombreuses fois car elle fut, comme le village et l’abbaye, détruite et incendiée 7 fois dans son histoire.

À l’extérieur, on peut voir une statue en pierre sur un piédestal qui représente le Christ au lien (ou le Dieu de pitié). Il est appelé ainsi parce qu’il a les mains jointes. Ses amputations de la tête et de la jambe gauche sont sans doute l’œuvre de vandales. À côté est érigée une croix qui faisait partie de l’ancien cimetière.

Sous les ombrages au bord de la Bèze © CoDep 21

REVEL

Revel est située dans le nord-est du département de la Haute-Garonne. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Lauragais, l’ancien « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc ».

Principales curiosités :

– La halle centrale. Datant du XIV^e siècle, c’est l’une des plus grandes de France. Elle est composée de 79 poteaux de chêne et surmontée d’un beffroi de style néo-classique de 1834, symbole du pouvoir royal de la bastide. L’ensemble est classé aux Monuments historiques depuis le 1^er août 2006.

La halle couverte était destinée à des activités commerciales. La place Philippe VI de Valois sur laquelle trône le beffroi et les garlandes a été l’objet d’un réaménagement en 2019. Il s’agit désormais d’un espace pavé et piéton.

La halle centrale © JL Rougier

– Les garlandes. La place est entourée d’immeubles à galeries dits « garlandes » et de maisons de maître datant des XVII^e et XVIII^e siècles. Plusieurs de ces maisons ont été détruites au cours des âges par des incendies. Certaines ont conservé leur aspect d’antan et présentent d’élégants colombages.

À l’origine, les piliers qui les supportaient étaient en bois, la plupart ont été reconstruits en briques, en pierre ou simplement maçonnés.

En 1999, les garlandes ont subi d’importants travaux de rénovation. Les faux plafonds avaient été démolis, les plâtres et les charpentes grattés puis brossés pour retrouver des teintes d’autrefois et les restaurer.

– Le lac de Saint-Ferréol. Il fut pendant plus de 200 ans le plus grand barrage d’Europe. Bâti par Pierre-Paul Riquet en 1667, le lac de 67 hectares à la particularité d’être sur trois départements et quatre communes.  Le barrage est classé au titre des Monuments Historiques depuis le 13 mars 1997.

Le lac de St Ferreol © D.Rhodier

– L’église Notre-Dame-des-Grâces. D’aspect néo-byzantin, elle a été construite au milieu du XIV^e siècle sur son emplacement actuel

A proximité de Revel, le canal du Midi © JL Rougier

QUELQUES RAPPELS

 COMMENT FAIRE QUAND IL N’Y A PAS DE TAMPON ?

 Depuis l’origine du BPF, la validation d’un site se faisait essentiellement par l’apposition « d’un timbre humide » dans la case adéquate.

Au fil des ans, en raison de la désertification du monde rural, force est de constater qu’il devient de plus en plus difficile de faire tamponner sa carte.

D’autres solutions peuvent alors être envisagées :

– Coller sur la carte BPF la carte de visite d’un commerce ou d’une entreprise de la localité.

– Coller sur la carte l’étiquette autocollante d’une boulangerie ou d’une pâtisserie.

– Coller sur la carte un ticket de caisse d’un commerce, ou d’un distributeur de billets, mentionnant la localité.

En l’absence de commerces ouverts, les photos constituent la seule solution.

Le Comité Directeur Fédéral, dans sa réunion des 27 et 28 janvier 2012, a réaffirmé la possibilité d’effectuer la validation des contrôles des Brevets touristiques au moyen de photographies, au choix du participant.

Ces photos doivent montrer clairement le vélo du participant (un vélo par participant !) et permettre de reconnaitre « sans équivoque » le lieu de pointage. La pancarte de l’agglomération est la plus pratique, mais un monument typique peut aussi faire l’affaire.

Si le participant est présent sur la photo, c’est encore mieux !

Ce qui ne sera pas recevable :

– Un tampon ne mentionnant pas la localité (vérifier avant de quitter le site !)

– Une écriture manuscrite au lieu d’un tampon sur la carte.

– Une trace GPS ou GPX.

– Une photo sans vélo.

– Une photo qui ne permet pas de reconnaître la localité.

CHALLENGE DE FRANCE

 Pour que vos homologations soient prises en compte pour le challenge de France de l’année en cours, elles doivent être effectuées avant le 1^er octobre. Passé cette date, nous changeons de millésime,  ceci afin de permettre au délégué fédéral s’occupant de ce challenge, de faire ses décomptes de points et de publier les classements avant l’assemblée générale de la fédération.

Les cartes BPF sont homologuées suivant leur ordre d’arrivée. Comme près de 2000 cartes me parviennent entre le 20 août et le 10 octobre, ça s’accumule, et le délai d’homologation peut atteindre plus d’un mois.

Donc, si vous voulez être sûrs que vos cartes soient prises en compte au titre de l’année en cours, il est recommandé d’envoyer vos cartes au plus tard début septembre, ou d’éviter cette période particulièrement surchargée. Les cartes homologuées après le « décompte challenge » sont comptabilisées pour l’année suivante, donc les points acquis ne sont pas perdus.

ENVOI REGULIER DES CARTES

 Pour différentes raisons, il est recommandé d’envoyer ses cartes à l’homologation au fur et à mesure de leur remplissage. Par exemple, faites un envoi par an, ou un tous les deux ans.

– Dans la mesure du possible, n’attendez pas d’avoir tout fini pour me les faire parvenir.

– Une fois vos cartes homologuées, vous ne risquerez plus de les perdre ou de les voir détruites. Elles sont enregistrées une fois pour toutes dans l’ordinateur.

– Si un envoi postal s’égare (ce qui arrive de temps en temps) mieux vaut perdre quelques cartes que la totalité.

– Enfin, il faut plus de trois heures de travail pour valider les 89 cartes d’un BPF entier, ce qui contribue à bloquer un peu plus les homologations durant la période intense de septembre-octobre, et ce qui n’est guère compatible avec la notion de bénévolat. Désormais, les envois massifs seront traités au calme, pendant la période hivernale.

– Par précaution, il est recommandé de faire une photocopie, ou un scan des cartes avant envoi.

DEPARTEMENTS EN DOUBLE

Rappel : il faut avoir fini entièrement son BPF, avant de pouvoir faire homologuer à nouveau le même département, ou la même province.

SITES D’ALTITUDE

Certains sites ne sont accessibles qu’en été (grands cols, sites d’altitude isolés, etc.). Il faut donc attendre cette période pour y accéder. Par exemple, le col du Tourmalet ne peut pas être remplacé par La Mongie en automne, ou Ste-Marie-de-Campan en hiver ! Il faudra attendre la réouverture de la route pour s’y rendre.

ST-MARTIN-DU-CANIGOU

 Rappel, c’est bien en haut, à l’abbaye qu’il faut faire tamponner, et pas en bas, au village de Casteil. Problème, lorsque vous passez devant le « Relais St-Martin », la gérante de l’établissement  apostrophe volontiers les cyclos en leur disant qu’elle est « habilitée » (c’est son expression) à tamponner les cartes BPF. Il n’en est rien, et ceux qui lui feraient confiance se verraient refuser leur validation.

FOURAS

Sur le tampon de l’Office de Tourisme de Fouras figure la mention « Rochefort ». Pour éviter toute confusion, mieux vaut aller tamponner ailleurs ou prendre le vélo en photo devant la pancarte de la localité.

2 BPF HAUTS-PERCHES

 LE COL D’IZOARD & SAINT VERAN

 Samedi 5 août, fin de notre séjour au Grand-Bornand. Ce week-end est certainement le plus chargé sur les routes de France. Bison-Futé voit noir et nous, nous voyons la vie en rose, une vraie vie de retraités. Plutôt que rejoindre Valence, l’A9 et la vallée du Rhône, c’est vers les Hautes-Alpes que nous nous dirigeons ce samedi matin avec pour premier objectif Briançon au pied de l’Izoard. Demain dimanche, la circulation sera plus fluide alors, profitons de cette journée en musardant par les routes buissonnières.

Pour l’instant, nous parcourons le Val Sulens, via Saint-Féreol, comme un au revoir à cette route que j’ai sillonnée tant de fois cet été.

L’église de Serraval dans le Val Sulens

Après Albertville, le GPS prend le pouvoir. L’arrivée est prévue à Briançon vers 10 h 40. Ce sera un peu tard pour attaquer le col de l’Izoard, mais c’est jouable avec la possibilité de se restaurer au refuge Napoléon, quasiment au sommet du col.

Seulement c’est sans compter avec ce GPS qui se plait à nous faire franchir les frontières. Déjà en juillet, pour le Jura, il nous promenait en Suisse, et aujourd’hui il nous propose une incursion en Italie pour rejoindre Briançon. Mais ça, il ne le dit pas. On s’en rendra compte trop tard. Lancés sur l’autoroute, on ignore la dernière sortie en France, faisant une confiance aveugle au guidage par satellite. Erreur, car nous voilà ralentis puis arrêtés à quelques hectomètres d’un magnifique ouvrage qu’on ne tenait pas particulièrement à visiter : le tunnel du Fréjus. L’attente puis le passage au péage nous coûteront un peu moins d’une heure et à peine moins de 50 €. Merci GPS !

Bonjour l’Italie, bonjour Bardonecchia. On pourra dire, sans mentir, en rentrant de vacances, nous avons fait un crochet en Italie. Ça fait chic ! Cela aura duré vingt minutes à peine, le temps de constater que les Alpes se prolongent bien, au-delà de nos frontières. Et sitôt la sortie de la ville, la route attaque le col de l’Echelle qui nous ramène en France. Il n’y a plus de frontière, mais l’état de la route est suffisamment explicite pour nous repérer. Route étroite, cahoteuse, en attente de subventions et puis, d’un coup, un beau revêtement, un marquage au sol, une route plus large. C’est la France qui nous déroule le tapis rouge. Même la végétation s’est mise au diapason.

Après le versant transalpin plutôt aride, la route se coule à travers un bois bien fourni investi par des pique-niqueurs. Il est maintenant midi et si nos plans sont contrariés, l’imprévu a tout de même du bon puisque nous voilà dans la vallée de la Clarée. Cette vallée, j’y pense depuis des années, depuis février 1980 exactement. Pourquoi tant de précision ? Grâce aux BPF là encore.

À cette occasion, j’avais gravi le col de Vars à vélo, sous le soleil, dans un paysage d’une pureté cristalline et j’avais pointé le BPF de ce col. Où est le rapport avec la vallée de la Clarée ? J’y viens. Je me souviens d’avoir lu, ou plutôt dévoré, l’un des premiers livres qui ouvrait une nouvelle fenêtre en littérature, celle du roman de terroir. C’était « La soupe aux herbes sauvages » d’Emilie Carles. J’ai toujours en mémoire ces moments que j’ai passés, au soleil d’une chambre lambrissée, aux odeurs de bois, derrière une fenêtre donnant sur les montagnes enneigées. Le soleil du matin sur la neige, la chaleur, la douceur d’un gîte montagnard et le témoignage d’Emilie Carles, porte drapeau d’un combat pour la défense de la vallée de la Clarée, elle institutrice de montagne retraitée et moi jeune instituteur alors. Ça ne s’oublie pas.

Nous y voici. Au pied du col, nous tournons à droite vers la haute vallée de la Clarée, nous éloignant de Briançon. Vu l’heure, il est trop tard pour rouler avant le repas, alors à être là, autant visiter et profiter du lieu. Nous parvenons au bout de la vallée où la route cesse pour les automobilistes. La suite appartient aux randonneurs et à la vue du parking complet, ils sont nombreux à s’être élancés sur les sentiers. À Névache nous trouvons notre bonheur dans un pré, au bord de la Clarée qui coule à cinq mètres de nous. L’auberge est de l’autre côté de la route et la serveuse porte nos assiettes dans ce décor bucolique, les pieds dans l’herbe, le fond de la vallée se perdant au loin, les montagnes aux pentes abruptes et caillouteuses sur un côté, le torrent près de nous, offrant cette fraîcheur bienfaisante accompagnée par un vent bienvenu lui aussi. À cet instant, samedi midi, nous pensons à la vallée du Rhône certainement bloquée par une température proche de 40 °C. Nous sommes si bien ici dans ce bout du monde ! Pour ce qui est de la chaleur, je la redoute au vu de ce qui m’attend. Et je le vérifie bientôt quand, ayant repris notre route vers Briançon, le thermomètre grimpe inéluctablement à mesure que la route redescend. À Val-des-Prés on frôle les 38 °C puis à Briançon les 40 °C sont atteints.

Briançon vu des premières pentes de l’Izoard

Le col d’Izoard débute dès la sortie de la ville. Et dès les premiers tours de roue la sanction tombe. J’aurais dû dire enfourner mon vélo plutôt qu’enfourcher, tant la chaleur est étouffante, comme dans un four. Seul point positif, le vent est favorable. Je le regrette pour une fois, car les rares instants où il me fait face, je sens un semblant de fraîcheur qui me ravigote un peu. Mais ça ne dure pas. Je joue avec mon compteur, j’affiche le kilométrage, le dénivelé. J’hésite à afficher la température, j’ai trop peur de perdre définitivement le moral. Et pourtant j’y viens. 39 °C, puis par dixième ça continue à monter. Moi aussi, et la pente n’est pas très conciliante. C’est décidé, à 40 °C j’arrête. À 41 °C je me dis que je suis fou, 64 ans le mois dernier, ce n’est pas prudent, je ne suis plus très jeune. À 41,2 °C, je bascule mon compteur sur l’heure.

Inutile de continuer à regarder cette température affichée, ça me démoralise. Je me rends bien compte que la chaleur est difficilement supportable. Mon bidon d’eau, le pauvre, est comme moi, encore tempéré il y a un quart d’heure, c’est maintenant un vrai bouillon, une tisane insipide. Soudain, oh miracle, de l’ombre ! Ce n’est pas qu’il fasse bon tout d’un coup, on dira que c’est juste un peu mieux, ne plus sentir le soleil qui brûle la peau, perdre deux ou trois degrés, c’est déjà le début du bonheur. De plus la pente semble s’adoucir. Les kilomètres défilent, au ralenti bien sûr, mais chaque kilomètre retranché du total, c’est l’espoir qui augmente, même si le corps faiblit. Passé Cervières j’ai enfin trouvé mon rythme de croisière qui oscille entre 10 et 12 km/h. Un peu d’ombre et quelques lacets qui rompent la monotonie de l’ascension, offrent des portions où le vent vient en alternance pousser le cycliste ou le rafraîchir. L’automatisme s’installe. Le sommet se devine au loin. Les 2000 mètres d’altitude sont maintenant dépassés. Les derniers lacets semblent plus serrés et la pente plus rude. Qu’importe, voilà le refuge Napoléon. Je m’y arrête pour apprécier déjà le vent des cimes. Renseignement pris, il y a une boutique de souvenirs au sommet du col, c’est donc là que je validerai mon BPF. Le dernier kilomètre est un vrai plaisir, celui d’avoir gagné la partie, de toucher au but, de concrétiser un projet longtemps entrevu.

Dans le dernier kilomètre du col de l’Izoard

Col de l’Izoard, 2360 mètres. C’est fait, c’est dans la poche. Maintenant, apprécions. La vue est magnifique sur les deux versants du col. Sur la gauche est érigée une stèle datée de 1934, rappelant au touriste de passage que cette splendide route des Alpes est le fruit du travail des hommes et que ces cols où nous suons pour notre seul loisir, d’autres y ont sué pour gagner leur pain. Le panorama est exceptionnel avec ces pans de montagnes pelées, sans aspérités, couverts d’une sorte de sable, plongeant vers la vallée en une course rectiligne et pentue, comme si tout allait glisser vers le fond. Des pentes pour funambules uniquement avec quelquefois un arbre souffreteux qui s’accroche ou bien des roches pointant vers le ciel leur rigidité qui semble se jouer de l’érosion. Et le plus beau est à venir. Dès le début de la descente, le site de la Casse Déserte apparaît, un paysage minéral où l’érosion a tout laminé sur son passage formant des éboulis vertigineux sous le regard hautain d’une forêt éparse de pics déchiquetés.

Sur ces pentes se sont inscrites quelques unes des plus belles pages du Tour de France. Une stèle à la mémoire du campionissimo Fausto Coppi et du champion Louison Bobet le rappelle au passant. La descente vers Brunissard puis Arvieux est comme un zoom avant vers le fond de la vallée. C’est aussi un moment de récupération et de vitesse qui apaise la sensation de chaleur.

La Casse Déserte	La stèle de Coppi et Bobet

Mais déjà un embranchement siffle la fin de la récréation. Voici la vallée du Guil que je remonte avant de tourner à droite en direction de Saint-Véran. Au passage, Château-Queyras nous gratifie d’une jolie vue sur son château médiéval où Vauban a sévi là encore.

Château-Queyras

Je sais que St-Véran est la commune la plus élevée d’Europe à plus de 2000 mètres d’altitude. J’ai vite fait le calcul, de 2360 mètres à l’Izoard et après 15 kilomètres de descente, je dois me trouver aux environs de 1000 mètres d’altitude, donc il me reste dans les 1000 mètres de dénivelé à escalader à nouveau. Vu l’état de fraîcheur du bonhomme, je vais effectuer ma montée du Golgotha, mon chemin de croix en somme, mais librement consenti. Plus tard, les souvenirs embelliront l’épisode. Il faut bien se trouver des motivations quand le soleil tape sur le dos, quand les jambes écrasent les pédales et que la route défile au ralenti, quand chaque virage derrière lequel vous placez votre espoir ne fait que surenchérir dans la difficulté.

Alors que dire du Queyras ? Je ne peux pas en faire les louanges, mon jugement serait trop subjectif. Malgré tout je parlerai d’une beauté que je qualifierai d’austère, d’aride, de minérale. Le soleil m’influence c’est sûr, mais il faut comprendre d’où je viens, du Grand-Bornand, Haute-Savoie, aux vallées larges et verdoyantes, aux montagnes accessibles et boisées, aux routes sympathiques que je côtoyais le matin. Or il est bientôt 17 heures et cela fait presque 4 heures que je suis sur l’asphalte, comme sur un gril. Je ne dirai pas que je sue, en réalité je coule l’eau, la sueur faisant des petits ruisseaux sur mes tibias. Mes jambes brillent d’un rouge cuivré, comme après une ondée.

Au point où j’en suis, j’y arriverai, je vais avancer, comme le pigeon sous la pluie, imperturbable aux éléments extérieurs. Avancer, arriver là-haut, à ce village dont j’aperçois enfin les maisons perchées au-dessus du vide. Et les deux derniers kilomètres sont les plus durs, pas seulement à cause de l’état de délabrement du cycliste, mais réellement plus pentus.

Dans une rue de Saint-Véran

Saint-Véran, un des plus beaux villages de France, une appellation distillée au compte-gouttes, généralement justifiée, mais une appellation qui appelle … les touristes. Et comme souvent la foule motorisée est contenue à l’extérieur de la cité, moyennant une taxe de stationnement. Parking 1, 2, 3…

Nous sommes maintenant préoccupés par notre hébergement de la soirée. Nous montons une première rue jusqu’aux Chalets du Villard, où nous trouvons un hôtel bien dans le style montagnard, bois et pierres, fondu dans le paysage et que rien ne signale à l’attention. L’intérieur nous donne envie, dormir et manger ici ce soir seraient le point d’orgue de nos vacances. Trois fois hélas, l’hôtel est complet. Le cadre était bien et le patron aussi. Il a passé un bon quart d’heure au téléphone pour prospecter chez ses collègues des environs avant de nous trouver un point de chute à Abriès, dans la vallée. De plus il m’a accordé le fameux tampon dans l’une des six cases de mon carton BPF des Hautes-Alpes. Ça valait bien une consommation, calé dans un bon fauteuil. C’est là où on s’aperçoit que certaines bières ont un goût supérieur aux autres. La première gorgée de bière de Philippe Delerm, ce livre qui détaille ces petits bonheurs du quotidien souvent non perçus. Qu’aurait-il écrit s’il l’avait bue à Saint-Véran au terme d’un après-midi exténuant ? Un grand bonheur certainement.

Honnêtement, nous n’avons pas arpenté tout le village de Saint-Véran, à cause de l’heure, de la chaleur, de la fatigue, mais toutefois nous avons pris le temps de fixer sur la pellicule quelques ruelles étroites et bien sûr ces maisons traditionnelles au volume important et qui servent à la fois d’habitation, d’écurie et de lieu de stockage des récoltes. Les greniers à claire voie laissent circuler l’air pour le séchage du foin.

Le bois vieilli, omniprésent dans ces constructions, laisse planer une menace en cas d’incendie, ces maisons sont des feux de la Saint-Jean en puissance. La majorité date des 17è et 18è siècles et ces maisons ont préservé leur charme d’antan. Ce village a une âme et un passé étonnamment conservés et vivaces. On quitte à regret Saint-Véran où nous aurions bien aimé dormir.

Grenier typique d’une maison traditionnelle	Matin frisquet à Abriès

À 19 heures, nous prenons possession d’une chambre au chalet Lanza à Abriès, un hôtel alpin modeste et familial où la cuisine rustique nous rassasiera ce soir. Une petite balade avant la nuit est la bienvenue dans ce village aux portes de l’Italie, après les 41 °C de l’Izoard. La promenade nocturne, au bord du Guil, torrent né juste au-dessus dans la montagne, nous apporte cette fraicheur agréable qui prédispose au sommeil.

Et le lendemain la montagne nous livre une de ses facéties météorologiques qu’on commence à connaître pourtant, mais qui nous surprend toujours, un petit 12 °C agrémenté d’un orage. Les marchands italiens venus exprès pour ce marché dominical particulier se replient sous leurs toiles. Et nous, nous repartons vers l’Hérault en laissant derrière nous Abriès, ultime étape de nos vacances d’été 2017.

Texte et photos : René BALDELLON – CC Vias

La France à vélo  

                     MA QUÊTE DES BPF

Fidèles lecteurs de la Gazette du BPF, vous avez l’habitude de retrouver dans ces colonnes les récits de René Baldellon.

Sachez qu’il vient d’en publier un premier recueil, un second tome étant en préparation.

C’est un livre de 280 pages, textes et photos couleur. Vous reconnaîtrez quelques rubriques parues sur les gazettes des BPF.

L’ouvrage est disponible directement chez l’auteur que vous pouvez contacter pour de plus amples renseignements : rene.baldellon@laposte.net

SERGE CALONNE