La Gazette du BPF
n° 11 – Novembre 2013LAUREAT N° 500 !
A l’automne 2012, la gazette du Brevet des Provinces Française titrait son édito : « Vers le N° 500 ». Peu après, le 13 décembre, un cyclo terminait son long périple des B.P.F. aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Ainsi juste avant Noël, le délégué fédéral me fit parvenir, son homologation finale sous le n° 500. Ma première pensée ira aux 499 cyclottes et cyclos qui m’ont précédé et réalisé cette longue transhumance. Sans ces devanciers, point de 500ème.
Comment résumer cette longue chevauchée sans tomber sur les inévitables poncifs ?
Personnellement je mis pied dans ce challenge, en 1995 au début de ma vie de retraité ; à l’occasion d’un séjour que fit un neveu de ma femme, dans notre demeure. Venu pour réaliser quelques B.P.F. en Ile-de-France, ce neveu, Philippe pour les intimes, et bien connu des cyclos chambériens, qui le surnomment « L’homme au baskets ». L’accompagnant dans son périple, il m’a par inadvertance inoculé ce terrible virus. Ainsi va la vie.
Au premier abord, quand on consulte les lieux à découvrir, il se confirme qu’un minimum de talent de grimpeur est nécessaire pour mener à bien ce challenge. A l’énumération des ascensions qui suivent, on pense petits braquets ! Super-Bagnères, Ventoux, Tourmalet, Iseran, Izoard, Aubisque, la Schlucht, Saint-Véran, Peira-Cava, l’Aigoual, le Gerbier de Jonc, etc. sans compter les nombreux villages du Grand Sud-Ouest, perchés sur des buttes, ni oublier le raidillon à 20% de Saint-Martin-du-Canigou !
La chasse aux coups de tampons, les habitués connaissent, Il y a pourtant quelques-uns qui sortent de l’ordinaire.
A Blandas (30) mirador en haut du cirque de Navacelles, huit heures du matin, village quasiment désert, seul un ancien, assis sur un banc, au-dessus de lui une vague inscription « CAFE ». Je lui demande si par hasard il possède l’objet convoité ! Réponse : « j’ai fermé l’établissement depuis plusieurs années, …moi je n’en ai jamais eu. Peut-être que mon prédécesseur en avait un ». Après recherche, il me présente le tampon ( BOURRIE-CAFE-RESTAURANT-BLANDAS) et de rajouter d’un air dubitatif : « vous croyez qu’il est encore valable ? »
En août 1995, semaine fédérale du Jura. En goguette, hors des circuits officiels, je me retrouve à Château-des-Prés dans le haut Jura. Comme bien souvent dans ces petits villages, point de commerces encore en activité. En passant devant l’école, des enfants jouent dans la cour. Je m’adresse à la jeune personne qui les surveille, afin qu’elle me renseigne. Je suis l’institutrice me dit elle. J’ai le tampon qu’il vous faut dans ma classe. Ainsi fut fait. (ECOLE-PRIMAIRE-PUPLIQUE DE CHATEAU DES PRÈS).
Quelques années après, j’arrive à Pouzauges (85). A l’orée de la ville, le premier établissement qui se présente a comme intitulé, « Pompes Funèbres ». Comme c’est un coup de tampon qui manque à ma collection, j’y vais. Au gérant j’explique que les sociétés de transport ne sont pas admises dans le règlement. Après réflexion, celui-ci me dit avec un air malicieux : « Aucun problème, nous assurons toujours l’Aller jamais le Retour ! »
De l’Aigoual à l’Izoard que de sites grandioses! Par contre, celui qui m’a le plus surpris, c’est Montrottier dans le Rhône ! Village fortifié à 670 mètres d’altitude, par un jour de grand beau temps, une vue inoubliable de la chaîne des Alpes.
On pourrait évoquer aussi l’histoire de la France qui jalonne le parcours de tout Bépéfetiste. Du mien, je retiendrai mon premier et mon dernier lieu visité.
Montfort-l’Amaury (78). Fief de Simon IV de Monfort. Celui-ci s’illustra comme chef de guerre contre les cathares. Sa prise de Béziers en l’an 1209, où il fit trucider, dans l’église Sainte-Magdelaine, les Bitterrois cathares et catholiques qui s’y étaient réfugiés. Et l’histoire mit dans la bouche du légat du Pape ces paroles mémorables « Tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens ».
Enfin j’ai terminé mon périple aux Saintes-Maries-de-la-Mer. La légende provençale y fait débarquer Marie-Magdalena, au début de l’ère chrétienne, d’où elle évangélisa la région. Elle se retira dans une grotte à la Sainte-Beaume, autre lieu de pointage pour les cyclos !
Pour maint cyclos, ce périple au quatre coins de la France est lourd pour leur bourse. En ce qui me concerne, mon métier de reporter photographe, m’a permis, pendant quarante ans, d’immortaliser la vie des agriculteurs français. A la retraite, avec des amis, nous avons avec ma documentation photographique, mis sur pied une exposition itinérante dénommée « Paysans nos Racines », qui a été présentée dans une soixantaine de villes. Ce qui ma permis d’allier l’art et le cyclotourisme à moindre frais.
Pour la petite histoire, le long de ces dix huit années passées à visiter nos 36 provinces, mon compteur a accusé tout de même 116 000 kilomètres.
Bonne route au 500 prochains candidats, et si Dieu me prête vie, j’irai saluer le 1000 ème.
Pierre COLLOMBERT – ASCA Poissy – Lauréat N° 500