Le livre blanc – Les aménagements dangereux
Le risque à vélo : faire tomber les préjugés
Dans le dossier de presse réalisé à l’occasion de la conférence organisée par la délégation interministérielle à la sécurité routière à l’Arche de la Défense le 8 mars 2005, nous pouvons lire : « La pratique du vélo est en plein essor et le nombre d’adeptes ne cesse de croître. Pour autant, les avantages de ce mode de déplacement comme les risques qui lui sont inhérents ne sont pas toujours bien connus du grand public. Or, la sécurité des cyclistes passe notamment par une bonne information des usagers de la route.
De moins en moins de victimes
« Depuis 1970, la sécurité des cyclistes s’est globalement améliorée. Grâce aux efforts entrepris notamment par la Sécurité routière et les différentes associations de cyclistes, le nombre de bicyclettes impliquées dans un accident a été divisé par trois et le nombre de tués par quatre. Malgré tout, de multiples efforts sont encore à faire pour sécuriser davantage la pratique du vélo ».
Source :
(*) Observatoire national interministériel de sécurité routière.
(*) Statistiques fédérales Fédération française de cyclotourisme.
nd : non disponible.
Pour une population globale estimée à 5 % environ des déplacements intermodaux, les résultats chiffrés de la sécurité des cyclistes sont effectivement en amélioration sur le plan national. En revanche, un licencié Fédération française de cyclotourisme effectue en moyenne 4 000 kilomètres par an, sur des parcours à la fois urbain, interurbain et en rase campagne. Cette pratique s’effectue de manière quasi permanente onze mois sur douze, en opposition avec celle occasionnelle de la très grande majorité des cyclistes (utilitaire et de promenade).
Il est alors logique que les chiffres concernant les 125 500 licenciés de la Fédération française de cyclotourisme soient nettement supérieurs à la moyenne nationale.
C’est la pratique occasionnelle, qui fait dire à chaque analyse annuelle des causes d’accidents les concernant : « On ne connaît pas le kilométrage parcouru à bicyclette, mais on sait que la pratique a notablement augmenté avec le développement des vélos loisirs… On estime le nombre de vélos qui circulent en France à 20 millions »(1).
En fait ces 20 millions ne représentent que les pratiques potentielles. Soixante quinze pour cent (75 %) des cycles stationnent en permanence dans les caves et les garages des particuliers. On estime donc à cinq millions le nombre réel de vélos utilisés.
De par leur plus faible vitesse, les cyclistes sont des usagers vulnérables, utilisant un environnement à risque. Cet environnement est plus particulièrement accidentogène en milieu urbain et en rase campagne.
Pour trente pour cent (30 %) d’entre eux, la responsabilité est imputable ou à l’état des infrastructures routières ou à une collision occasionnée par un usager motorisé.
Dans quatre vingts pour cent (80 %) des cas d’accidents ayant provoqué la mort ou une blessure grave du ou des cyclistes, l’origine de la collision est un choc par l’arrière lors d’une manœuvre de dépassement ou de perception tardive du cycliste par l’automobiliste. Il convient bien sûr d’ajouter à cela les facteurs aggravants que sont : la vitesse, l’alcool et les autres substances psychotropes.