Sixt-Fer-à-Cheval

La province Savoie

Département : Haute-Savoie (74)

Sixt-Fer-à-Cheval

Un écrin au bout du monde

Des cascades étalent sur la roche des filets d’eau, tels de longs cheveux sur le dos d’une jeune fille.
Au bout de la longue et large vallée du Giffre, nous traversons Samoëns surmonté de ses clochers à bulbes si caractéristiques : nous nous y arrêterons au retour. La vallée se referme et devient très étroite à l’approche du hameau du Perret. La route plus sinueuse s’élève doucement et passe dans les gorges des Tines où la chapelle Notre-Dame-des-Grâces semble monter la garde. Les parois calcaires s’écartent légèrement au profit du confluent des deux branches du Giffre, le Giffre des Fonds et le Giffre Bas : ici est implanté Sixt Fer à Cheval, petit village développé autour de l’abbaye construite par Ponce de Faucigny au XIe siècle. Les maisons typiques aux toits de tôle ou en tavaillon sont regroupées autour de l’église. La maison de la réserve naturelle vous invite à une découverte gratuite : vous y apprendrez que la réserve Sixt Passy couvre les trois quart de la commune de Sixt, soit environ 9 200 ha.

L’eau est partout
La montagne calcaire composant l’architecture de tout ce site est parcourue par de nombreuses rivières souterraines circulant dans un immense système karstique. Cette eau donne toute l’animation à ce site, la «Vallée aux mille cascades». Si vous poursuivez par le CD 907, après les hameaux des Curtets et Nambride, le cirque du Fer à Cheval s’offre à vos yeux. Un spectacle grandiose ! Des cascades chutent depuis les sommets du Grand Massif encadrant le site dominé par le Tenneverge, pyramide dominée par la Corne de Chamois. Cet ensemble est différent de celui de Gavarnie ; en effet, le Giffre prend sa source au fond d’une combe située au nord du cirque, dans un vallon encadré d’escarpements calcaire de 500 à 700 mètres de hauteur sur 4 à 5 kilomètres de longueur.
Au nord le cirque se développe face au plan des lacs avec en particulier la cascade de la Lyre au centre, la cascade Saint-Jacques au débit important et, plus au sud, après celle de Trélachaumaz, le Nants des Pères qui causent tant de soucis aux Sizerets1. Suite à un gros orage, en décembre 2002, ce torrent provenant du Cheval Blanc, sommet situé à plus de 2 700 mètres, à provoqué la purge de près de 300 000 m3 de roches, un travail que l’homme ne saurait entreprendre. En été 2003, plusieurs nouveaux éboulements de l’ordre de
150 000 m3 se sont de nouveau produits dans des conditions similaires ; en juillet 2006, le Nant chargé par un orage, a charrié 25 000 m3 de ces matériaux jusqu’au fond de la vallée, remplissant le lit du Giffre Bas et coupant la route d’accès au cirque. Le secteur est coutumier de ces agressions de la nature. La montagne est un monde vivant dont l’observation est passionnante. Cet été 2007, alors que nous y étions, une montée brutale des eaux s’est produite dans la vallée de Salvagny, celle du Giffre des Fonts, située au sud de Sixt ; la cause… un gros orage sur les hauteurs. Il ne faut pas quitter ce site merveilleux sans se rendre dans cette autre vallée où les cascades sont encore nombreuses. La «Reine des Alpes», comme on la surnomme ici, la cascade du Rouget, doit être visitée : elle jaillit avec un débit phénoménal en deux ressauts : embruns assurés. Autour de Sixt, l’eau est partout ce qui explique la richesse de la végétation et de la faune.
En repassant par Samoëns, prenez le temps d’une visite de ce vieux bourg aux solides demeures en pierre. Le pays des Frahants tailleurs de pierre. Sur la place principale un vieux tilleul impose le respect : planté en 1438 il a près de 570 ans. Le jardin botanique, la Jaÿsinia, possède plus de 5 000 espèces. C’est le legs d’une enfant du pays, Marie-Louise Jaÿ, épouse d’Ernest Cognacq le créateur de la Samaritaine, qui créa dans sa ville natale ce jardin botanique alpin ouvert au public, classé jardin remarquable de France.
Quittant la vallée du Haut-Giffre, plusieurs routes s’offrent à vous traduisant la sortie du «bout du monde». Conquis par les trésors naturels et culturels du site, vous souhaiterez sans doute revenir.

Texte et photos : Jean-Marie Rogez
(1) les habitants de Sixt-Fer-à-Cheval

Le Gypaète Barbu
Peu avant 1990, un premier gypaète, oiseau de la famille des vautours, a été réintroduit dans les Alpes d’où il avait disparu depuis 1930.
Ce rapace, mesurant près de 3 m d’envergure et pesant de 5 à 7 kg, s’est particulièrement bien acclimaté en Haute-Savoie, dans les Aravis et dans le Grand Massif. En 1997,
les premières naissances ont été observées dans ces secteurs.
Ces oiseaux ne se nourrissent que de cadavres d’animaux et principalement des os. Son territoire de chasse s’étend sur 100 à 750 km2.
La réintroduction de cette espèce est un succès. Elle a nécessité d’éviter tout conflit avec les grimpeurs et les parapentistes en particulier lors de la reproduction. Une convention de bonne entente a été signée entre ces derniers et l’association en charge de cette réintroduction. Depuis 2000, un arrêté interdit toute prise de vue ou de son à moins de 700 m du nid.
Une telle action participe à l’amélioration de l’équilibre biologique de cette région au pastoralisme fort et vivant.
Lors d’un de vos passages dans le cirque du Fer à Cheval, vous le verrez peut-être planer longuement au-dessus de vos têtes.

Renseignements utiles
– Office du tourisme
Place de la Gare – 74740 Sixt-Fer-à-Cheval
– Tél. : 04 50 34 49 36
Site Internet : www.sixtferacheval.com

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