Mirepoix

La province Comté de Foix

Département : Ariège (09) – Mirepoix

Mirepoix

Un fort accent ariégeois

«Miro peix ou Miro pech ? Qui regarde les poissons ou qui regarde la montagne ?»
Origine controversée ou pas la ville est à découvrir «avec plaisir».

L’origine du nom Mirepoix ne fait pas consensus parmi les spécialistes ! La première version ferait référence au gué sur lequel était bâtie la cité et qui laisse supposer que l’eau était assez claire et le poisson abondant, tandis que la seconde évoque la proximité des sommets pyrénéens visibles des hauteurs de Mirepoix.
Bâtie sur la rive gauche de l’Hers, rivière ariégeoise descendue des hauteurs du col de Marmare, Mirepoix a connu, comme bien d’autres, un passé tumultueux ! À l’origine, son emplacement était situé sur l’autre rive, au pied de la butte féodale du château de Terride. Si quelques poteries retrouvées à l’occasion de fouilles diverses attestent de la présence romaine dans la région, son nom apparaît véritablement dans l’histoire au Xe siècle et à travers une charte donnée à ses habitants par le comte de Foix.
C’est en 1209 que la cité connaît ses premiers tourments avec la prise du château féodal par Simon de Montfort venu mener la croisade contre les Albigeois. Trois ans plus tard, il la donne à Guy de Levis, son compagnon d’armes venu comme lui d’Ile-de-France ! En 1229 le traité de Paris ratifie la confiscation des biens des seigneurs de Mirepoix au profit de leur nouveau maître qui devient Maréchal de Mirepoix ! Désormais c’est la coutume de Paris qui s’applique à la seigneurie. Elle dépend alors de la couronne. Au cours des ans, le commerce et l’industrie font la renommée de la ville qui comptera jusqu’à 2000 habitants.
Hélas, en 1279 une catastrophe viendra mettre fin à la prospérité de la cité. En effet, la rupture de la digue naturelle d’un lac à Puivert, 30 kilomètres en amont, provoque une inondation qui la submerge et la détruit entièrement !
Le site de la rive droite est alors abandonné et dix années plus tard, Guy de Levis décide de rebâtir la ville sur son emplacement actuel. Elle sera donc reconstruite selon l’architecture des bastides qui prévaut alors dans le sud de la France. L’actuelle Mirepoix a conservé ces caractéristiques architecturales qui font son charme et qui offrent un havre de paix au cyclo-voyageur !

À la découverte des couverts !
S’il n’y prend garde, l’automobiliste (ou le cycliste) pressé peut traverser Mirepoix sans rien en découvrir. Pour cela, il «suffit» de suivre les panneaux directionnels, moyen le plus sûr de passer à côté de l’essentiel ! Ami cyclotouriste, Mirepoix mérite mieux que cela ! Voici donc une des clés de la ville :
La meilleure façon d’aborder la cité est d’entrer par la porte d’Aval, située à l’Ouest, en direction de Pamiers. Cette porte, vestige des anciens remparts – l’emplacement d’une herse est toujours visible – donne accès à la place centrale desservie par des rues débouchant à chaque angle. Celle que vous empruntez est la rue Monseigneur Cambon qui fut évêque de Mirepoix. Tout au bout, vous débouchez sur la place centrale bordée sur trois côtés par les «couverts». Ici ce terme désigne les galeries formées par l’avancée du premier étage des maisons. Soutenues par des piliers en bois posés sur des socles en pierre, les extrémités des solives horizontales sont sculptées de motifs divers et, nez en l’air, vous prendrez plaisir à découvrir notamment celles de la maison des consuls. Ces galeries, à l’origine destinées à abriter les piétons et la vie commerçante ont conservé cette fonction et le voyageur que vous êtes appréciera un moment de détente à la terrasse d’un café ou la table d’un restaurant. La circulation automobile y est absente et la place livrée aux piétons. Toujours «nez en l’air» cherchez le café dont le plafond de la terrasse est décoré de cette surprenante carte de l’Ariège !
Juste derrière la halle se trouve la cathédrale Saint-Maurice dont le clocher domine la ville du haut de ses 60 m. La première construction date de 1298, et s’est transformée en cathédrale au fil des ans. Outre la hauteur de son clocher et son portail gothique, découvrez sa nef unique de 48 m de long, 24 m de large et 22 m de haut ! Sa largeur lui confère le 2e rang en Europe après Gerona en Espagne ! En face de l’entrée, des maquettes reprennent les diverses étapes de la construction du monument.
Avec un peu de chance vous viendrez à Mirepoix un jour de marché. Il occupe toute la place ainsi que la halle adjacente. Bruyant et coloré, il vous révélera la vie mirapicienne et l’accent ariégeois. Et si vous effectuez quelques achats, ne soyez pas surpris si, en remerciant le commerçant, vous entendez ce dernier vous dire «Avec plaisir !» C’est vrai et c’est sincère !

Texte et photos : Bernard Lescudé

Aux alentours de Mirepoix
Aux confins de l’Aude et de l’Ariège, du Quercorb et du Razès, la région de Mirepoix permet de belles balades synonymes de découvertes.
En venant de l’ouest et sur la rive droite de l’Hers, voici l’église rupestre de Vals construite dans une faille du rocher depuis mille ans. Son apparente et trompeuse simplicité, révèle en réalité des trésors d’architecture et de fresques murales. De la terrasse, si le temps le permet, vous découvrirez un magnifique panorama sur les Pyrénées ariégeoises.
Vers le sud et la route de Chalabre, les ruines du château de Lagrasse et l’abbaye de Camon sont de surprenants et discrets témoins du passé de cette belle région. Et lorsque vous serez sur la D7 en direction de Camon, à hauteur de Lagarde, saurez-vous apercevoir le château de Montségur dont la silhouette se découpe sur l’horizon ?

Antoine de Lévis Mirepoix
Cet académicien français est né en 1884 dans le château familial de Léran, proche de Mirepoix dont il fut le maire. Il a été élu à l’Académie française en 1953 historien et romancier, et il a laissé une œuvre importante dont «Le siècle de Philippe Le Bel» considérée comme son œuvre la plus achevée. Homme d’une vitalité extraordinaire – il pratiqua la course à la vachette landaise jusqu’à tard dans sa vie – le duc de Lévis Mirepoix est décédé en 1981 à l’âge de 97 ans.

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